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Procès Matata Ponyo : Une justice instrumentalisée au service du pouvoir ?

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Ce lundi marque une nouvelle étape dans l’interminable feuilleton judiciaire visant Matata Ponyo Mapon. L’ancien Premier ministre est de nouveau convoqué devant la Cour constitutionnelle, officiellement dans le cadre de l’affaire du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo. Mais au-delà des apparences, cette procédure soulève des interrogations profondes : s’agit-il réellement d’un procès pour rendre justice ou d’un acharnement politique orchestré pour éliminer un opposant gênant ?

Une justice au service du pouvoir ?

Ce n’est un secret pour personne : en RDC, la machine judiciaire semble se mettre en branle à chaque crise politique majeure, comme pour détourner l’attention des vrais problèmes du pays. Aujourd’hui encore, alors que l’Est du pays est en proie à une guerre dévastatrice contre le M23/AFC, que des Congolais meurent chaque jour sous les assauts des mercenaires étrangers, la priorité du régime est de juger un opposant politique.

« Faut-il comprendre que le pouvoir est plus préoccupé par l’élimination de ses adversaires que par la défense de la souveraineté nationale ? »

La question ne se pose même plus. Le timing du procès de Matata Ponyo est tout sauf une coïncidence. À chaque moment où la population devrait se concentrer sur les défis majeurs du pays, une nouvelle affaire judiciaire est mise en avant pour détourner l’attention. Une stratégie qui, si elle a pu fonctionner par le passé, ne trompe plus personne aujourd’hui.

Une justice à deux vitesses

Ce qui choque le plus dans cette affaire, c’est la sélectivité avec laquelle la justice congolaise opère. Matata Ponyo est poursuivi avec une rigueur implacable, alors même que la Cour constitutionnelle avait déjà rejeté ces accusations par le passé. Pendant ce temps, d’autres personnalités politiques, impliquées dans des scandales financiers colossaux, jouissent d’une impunité totale.

Où en est l’affaire du RAM, ce système de taxation forcée qui a vidé les poches des Congolais sous la supervision de l’ancien ministre Augustin Kibassa ?
Qu’en est-il des détournements liés aux lampadaires et aux forages fictifs, sous la gestion de Nicolas Kazadi ?

Ces affaires, qui ont coûté des centaines de millions de dollars à l’État, dorment dans les tiroirs. Pourquoi ? Parce que les accusés font partie du cercle du pouvoir.

« En RDC, la justice ne s’acharne que sur ceux qui ne servent plus les intérêts du régime en place. »

Le système est bien rodé :

  • Les alliés du régime bénéficient d’une impunité totale.
  • Les opposants sont poursuivis sans relâche, quel que soit le bien-fondé des accusations.

Ce mode de fonctionnement ne laisse aucun doute : nous ne sommes pas dans un État de droit, mais dans une jungle où la justice est une arme aux mains des puissants.

Une Cour constitutionnelle aux ordres ?

La Cour constitutionnelle avait déjà rejeté cette affaire, se déclarant incompétente pour juger un ancien Premier ministre en l’absence d’un titulaire en fonction. Qu’est-ce qui a changé depuis ?

Une nouvelle constitution ? Un amendement législatif ? Rien.
La seule chose qui a changé, c’est la volonté politique du régime d’abattre Matata Ponyo.

La justice congolaise n’est plus qu’un outil malléable, utilisé pour régler des comptes politiques. La preuve ? Les dossiers sont ressortis du placard au moment opportun, quand le pouvoir sent la nécessité de neutraliser un adversaire.

À ce stade, doit-on encore parler de justice, ou simplement d’une persécution politique organisée ?

Un aveu de faiblesse du pouvoir

Ce procès est avant tout un signe de panique du régime en place. Un pouvoir légitime et fort ne perd pas son temps à traquer ses opposants, il s’attaque aux véritables problèmes du pays.

Au lieu de concentrer ses efforts sur :

  • Le rétablissement de la paix dans l’Est,
  • La relance économique,
  • L’amélioration des conditions de vie des Congolais,

Le gouvernement préfère instrumentaliser la justice pour étouffer toute voix discordante. Cette obsession pour la répression prouve l’incapacité du régime à gouverner autrement que par la peur et l’intimidation.

Une leçon de l’histoire

Tous les régimes qui ont utilisé la justice comme une arme politique ont fini par tomber sous le poids de leurs propres manœuvres.

Le pouvoir actuel devrait méditer sur cet avertissement, car les Congolais ne sont plus dupes. Ils voient l’injustice, la manipulation, et ils savent que l’heure des comptes finira par sonner.

Aujourd’hui, Matata Ponyo est l’homme à abattre, mais demain, ce sera quelqu’un d’autre. Car dans une dictature qui ne dit pas son nom, personne n’est à l’abri.

En attendant, la parodie judiciaire continue.

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