Lors de son discours de vendredi, le Chef de l’État, Félix Antoine Tshisekedi, a dénoncé avec fermeté l’état préoccupant des bâtiments publics abritant les bureaux administratifs des services de l’État, déplorant l’environnement de travail indigne auquel sont confrontés les agents et fonctionnaires.
Depuis 2021, des réformes profondes ont été menées pour moderniser l’administration publique, de l’identification biométrique des agents à la normalisation de la gestion des carrières, en passant par la relance de la retraite et la réforme du cadre juridique. Ces efforts se poursuivent aujourd’hui dans le but d’instaurer une nouvelle politique salariale. Mais, dans ce contexte de transformation, l’infrastructure administrative a été laissée pour compte.
Félix Tshisekedi a souligné un manque d’attention historique envers la construction et la modernisation des bâtiments publics. « Cette triste réalité, perceptible aussi bien au niveau central que dans les provinces et entités territoriales décentralisées, a induit l’abaissement drastique de l’image de marque de l’Etat, et par là, de son autorité », a-t-il déclaré, exprimant son regret pour cette négligence.
Pour remédier à cette situation, le Président a enjoint le gouvernement à imaginer des « mécanismes innovants » permettant d’améliorer, de manière progressive, l’image de l’État en tant qu’employeur responsable. L’objectif est d’élaborer une stratégie de modernisation durable des infrastructures administratives.
Vers la création d’un Fonds de modernisation de l’Administration Publique
Dans son plan d’action, Tshisekedi a proposé la création d’un « Fonds de modernisation de l’Administration Publique ». Conscient des contraintes financières de la RDC, le Chef de l’État a insisté sur la nécessité d’un cadre de financement structuré pour soutenir la rénovation et la construction de bureaux dignes.
Pour la mise en place de ce Fonds, il a sollicité la collaboration de plusieurs ministères : ceux de la Fonction publique, du Plan, des Infrastructures, du Budget, des Affaires Foncières, de l’Aménagement du territoire, des Finances, et de l’Urbanisme et Habitat, appelant chacun d’eux à apporter une expertise sectorielle. Une première ébauche de cette réflexion est attendue sous forme d’un rapport conjoint dans les 60 jours.
Un engagement pour une administration rénovée
À son accession à la magistrature suprême en 2019, Félix Tshisekedi avait pris l’engagement de réhabiliter les infrastructures publiques, afin de soutenir la montée en puissance de la RDC. Ce projet ambitieux, retardé par des contraintes budgétaires, pourrait désormais connaître un nouvel élan avec le Fonds de modernisation.
Cette démarche marque un tournant dans la stratégie de modernisation de l’administration congolaise, visant à réhabiliter les bâtiments et à redonner aux fonctionnaires un cadre de travail qui honore la mission de service public.
L’appel lancé par Tshisekedi traduit une volonté ferme de restructurer et de moderniser l’administration publique congolaise, dans l’espoir de voir renaître une administration capable de répondre aux besoins de la population et de redonner au pays une image d’État fort et responsable.