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Crise au sein des trois alliances politiques : la « Panthère du Lualaba », Fifi Masuka, sous le feu des critiques de ses alliés

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La gouverneure de la province du Lualaba, Fifi Masuka, surnommée la « panthère du Lualaba » pour son agilité politique et ses manœuvres controversées, est aujourd’hui la cible d’une rébellion interne. Dix-sept députés nationaux, membres des regroupements A24, A25 et AN, l’ont ouvertement désavouée, appelant la hiérarchie de l’Union sacrée de la Nation à rejeter ses propositions jugées unilatérales et peu consensuelles.

Les députés accusent Mme Masuka de gestion « égocentriste et despotique », contraire aux principes de cohésion et d’équité qui devraient unir les membres des trois alliances. Ils lui reprochent une monopolisation des ressources et privilèges destinés à leur plateforme, au profit de son propre parti, FIDEC. Cette gestion, disent-ils, empêche une coopération harmonieuse et réduit l’efficacité collective des alliances, formées en vue des élections de 2023.

Des alliances politiques sous tension

À la suite des élections législatives de décembre 2023, les regroupements A24, A25 et AN, sous la direction de Mme Masuka, ont totalisé 26 sièges à l’Assemblée nationale. Parmi eux, A24 a obtenu 16 sièges, AN en a remporté 7, tandis que A25 en a eu 3. Dans cette configuration, le parti Congo Espoir, fondé par Me José Mpanda Kabangu, s’est imposé comme la principale force au sein de l’alliance avec 7 députés, surpassant même FIDEC de Mme Masuka, qui n’en compte que 6.

Selon la logique de répartition des postes, Congo Espoir aurait dû obtenir au moins un ministère dans le gouvernement de Théo Ngwabidje Suminwa. Cependant, les postes obtenus par les trois regroupements, notamment les ministères des Affaires sociales et de la Jeunesse, ont tous deux été attribués à des membres de FIDEC, le parti de Mme Masuka. Cette décision a provoqué un vif mécontentement parmi les autres alliés, qui estiment ne pas avoir été récompensés pour leur contribution électorale.

Une fracture politique autour de la gouverneure Masuka

Les 17 députés insurgés dénoncent une politique d’exclusion et de favoritisme qui, selon eux, empêche la plateforme de s’épanouir et de travailler efficacement. Ils critiquent notamment la « piètre performance » des deux ministres nommées par Mme Masuka, qui, selon eux, n’ont pas été choisies pour leurs compétences mais pour leur allégeance à la gouverneure.

Ces parlementaires révoltés estiment que les valeurs de solidarité et de collaboration, qui devraient cimenter leur alliance, sont sérieusement compromises. Dans une déclaration commune devant la presse, ils ont fait savoir leur détermination à défendre ces principes et à rétablir un équilibre dans les décisions stratégiques de la plateforme. Ils exhortent la hiérarchie de l’Union sacrée à examiner leur requête pour éviter que ces tensions ne nuisent davantage à l’alliance.

Perspectives pour l’Union sacrée

Ce désaveu représente un défi majeur pour l’Union sacrée, plateforme politique soutenant le Président Félix Tshisekedi. Le conflit interne pourrait fragiliser l’alliance alors que celle-ci se doit de rester unie pour relever les défis politiques et sociaux auxquels le pays fait face. Les appels à la modération et au respect des forces internes de chaque regroupement se multiplient, notamment de la part des poids lourds comme Norbert Katintima, ancien vice-président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), José Mpanda, ancien ministre de l’Agriculture, et Noël Botakila, ancien député et vice-ministre.

Pour l’heure, la gouverneure Fifi Masuka reste silencieuse face à ces accusations. Mais l’issue de cette crise sera cruciale pour l’avenir des alliances et leur rôle dans le paysage politique congolais. Une résolution de ces tensions pourrait permettre aux alliances de continuer à jouer un rôle clé dans la politique nationale ; toutefois, un manque de consensus pourrait causer des fractures durables, affaiblissant ainsi leur capacité à défendre les intérêts de leurs électeurs.

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