Poursuivi par le parquet pour les infractions de coups et blessures volontaires et homicide volontaire, Moussa Mondo a été déféré ce mardi 17 avril 2024 en procédure de flagrance, par devant le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombe.
En effet, l’ancien vice-ministre des hydrocarbures du gouvernement Ilunkamba est accusé d’avoir tabassé Kadidja (sa femme de nationalité malgache) jusqu’à lui donné la mort ; plusieurs images dans ce sens ayant fait le tour de la toile. Pendant près de 3 heures d’instruction, le prévenu n’a fait que rejeté toutes les accusations mises à sa charge. Et ce, en dépit des conversations vocales entre la victime et sa famille située à Madagascar. Dans ces conversations, l’on entend Kadidja raconter son calvaire aux membres de sa famille ; des éléments sonores qui constituent l’une des preuves détenues par le ministère public pour qui, la dame était décédée le 14 avril dernier de suite des coups qu’elle aurait reçus de son mari.
« J’ai tellement mal, j’ai beaucoup souffert avec ma femme mais personne ne veut me croire. Je confirme que je n’ai jamais tabassé ma femme, je suis innocent, et je sollicite mon acquittement», a répliqué Moussa en sanglotant.
L’organe poursuivant a fait venir deux renseignantes dont les témoignages ont convergés dans le sens de confirmer les préventions portées contre ce cadre du parti de Joseph Kabila. Mais ses conseils ont sollicité du Tribunal la réquisition du médecin traitant de la victime pour plus d’éclairage.
« Nous sommes quelque peu limité, il y a urgence de faire appel aux médecins plus précisément le médecin traitant que le ministère public n’a pas eu le soin de faire appel pendant l’instruction », a demandé l’un des membres du collectif.
Le ministère public dit ne pas trouver d’inconvénient que l’expertise médicale soit requise mais pour le Tribunal, la nécessité de faire appel à cette expertise ne se justifie pas.
Se fondant sur les dispositions des articles 43 et 48 du code pénal congolais livre deuxième, le ministère public a requis 20 ans de servitude pénale, la défense a par contre dans sa plaidoirie essayé de prouver qu’aucun certificat médical n’atteste ce qui est imputé à leur client. « …Donc, l’infraction d’homicide volontaire n’est pas établie, pas de lien de causalité avec la mort qui s’en est suivi. Seul le médecin pouvait l’attester. En l’absence de toute expertise médicale, si vous êtes convaincus qu’il est coupable, condamnez-le au minimum de la peine car notre client n’a pas d’antécédent judiciaire. »
Le Tribunal, après avoir éclairé sa religion, a dit établi en fait comme en droit, l’infraction d’homicide intentionnelle mise à charge de Moussa Mondo et l’a condamné par conséquence, à 20 ans de servitude pénale principale et à une amande d’un millions de francs congolais ordonnant ainsi son arrestation immédiate.
La Rédaction