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Conférence sur le commerce illicite des espèces sauvages à Londres : She Okitundu décline les solutions de la RDC

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LONDRES 12 OCTOBRE 2018 12 H 00 GMT

Ouverte le 10 octobre 2018 par les interventions de Son Altesse Royale Prince William du Royaume Uni et Duc de Cambridge, des Présidents Ali Bongo du Gabon, Yoweri Museveni de l’Ouganda, Masisi du Botswana, la quatrième Conférence sur le commerce illicite des espèces sauvages qui se tient à Londres du 10 au 11 octobre 2018 a connu la participation pour ce second jour de plusieurs intervenants de premier plan dont le Vice-premier Ministre, Ministre des Affaires Etrangères et Intégration Régionale de RDC, Léonard She Okitundu qui du haut de cette prestigieuse tribune a décliné la position Congolaise sur la question et lancé un plaidoyer vivement salué par l’audience.

Un fléau global et un cancer aux multiples métastases qui menace aussi la RDC

Pour She Okitundu, « la question du trafic illicite des espèces sauvages est un phénomène global très pressant qui menace la paix et la stabilité de plusieurs Etats dont la République Démocratique du Congo » qui rappelle-t-il possède des espèces rares et endémiques comme l’Okapi, le rhinocéros blanc du nord, le Gorille de Grauer, le gorille de montagne, le Bonobo, le Paon congolais et ses 150 millions d’hectares de forêts qui représentent près de 50% des forêts d’Afrique et plus de la moitié (60%) du massif forestier du Bassin du Congo considéré à juste titre comme le deuxième « poumon » de la planète après l’Amazonie.

« Cette criminalité transnationale organisée est un véritable cancer accompagné de nombreux métastases tels la corruption, le blanchiment de capitaux, le commerce illégal d’armes, de stupéfiants, les viols, l’esclavage sexuel, les meurtres, les pillages et autres actes terroristes. Elle apparaît généralement dans mon pays sous deux faces : la criminalité faunique dont le socle est le braconnage et la criminalité forestière qui repose sur l’exploitation forestière illégale » a-t-il précisé à l’audience.

Estimé à 26 milliards de dollars américains par an, le commerce illicite des espèces sauvages rappelle le Ministre Congolais permet « des profits illégaux qui servent à financer principalement des conflits armés et des activités de nature terroriste évoluant de manière cyclique : quand ces braconniers épuisent les espèces animalières dans une région, ils s’attaquent à la foret pour le bois puis les minerais disponibles puis passent ensuite aux vols, rapts, pillages et se transforment in fine en rebelles ».

Certaines régions de RDC portent les stigmates de ce commerce a rappelé Okitundu qui cite comme exemples « l’abattage de 16 okapis dans la réserve d’Epulu en 2012 par un groupe rebelle, les assassinats récurrents des gardes de parcs nationaux ou encore récemment le rapt au dénouement heureux de deux touristes britanniques dans le Parc Virunga grâce à la collaboration exemplaire entre les gouvernements Britanniques et Congolais ». Il conclut que « c’est donc une industrie criminelle à laquelle la RDC fait face en permanence ».

Pour lui, Kinshasa a établi « un lien triptyque inextricable entre stabilité, prospérité et biodiversité, La République Démocratique du Congo ne peut être stable et prospère que par la protection et la promotion de sa biodiversité. »

Des mesures fortes du Président Kabila face à ce fléau

Face à ce commerce illégal, She Okitundu a égrené les mesures prises sous le leadership du Président Kabila :

La création d’un réseau national d’aires protégées estimé à près de 25 millions d’hectares, soit 13 % de l’étendue du territoire national avec l’ambition de le porter à 17 % dont 4 parcs nationaux et une réserve naturelle inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO ;

la création de l’Institut Congolais pour la Conservation de la nature avec un Corps chargé de la Sécurisation des Parcs Nationaux et Réserves Naturelles ;

La ratification des conventions et protocoles internationaux pertinents dont la Convention sur la Diversité Biologique, le renforcement national des mesures de la CITES, la mise en place d’un arsenal légal approprié et d’une stratégie nationale sur la protection de la biodiversité ;

Last but no least, pour confirmer cet engagement continu de mon pays face à ce fléau, le 30 septembre dernier, le Président Kabila a procédé personnellement en présence du corps diplomatique à l’incinération symbolique d’une tonne d’ivoire d’éléphants et des écailles de pangolin ainsi qu’au relâchement de perroquets gris ;

Une solution mondiale avec l’implication de l’ONU

Pour le ministre des affaires étrangères de RDC, « face à cette industrie criminelle, la solution est mondiale avec l’implication du Secrétaire Général des Nations Unies au travers d’une structure ad hoc. » Il a en outre plaidé sur le plan continental, « pour une stratégie africaine de lutte contre le commerce illégal des espèces sauvages et la création d’un fonds continental y afférent. »

« Cette question nécessite une approche multidimensionnelle doit être adoptée : un assèchement du marché entre pays d’origine, de transit et de demande, un cadre juridique plus dissuasif avec un régime de sanctions plus lourde » a-t-il ajouté.

La RDC appuie en outre donc la proposition de reconnaitre comme question de sécurité, le commerce illégal d’espèces sauvages.

En conclusion, citant Nelson Mandela dont le centenaire d’anniversaire est célébré cette année, She Okitundu a insisté sur « la nécessité et l’urgence d’agir ensemble » par ces deux citations : « Aucun de nous, en agissant seul, ne peut atteindre le succès » et « J’ai découvert ce secret : après avoir gravi une colline, tout ce que l’on découvre, c’est qu’il reste beaucoup de collines à franchir ».

C’est par une salve d’applaudissements nourris, signe de la pertinence du propos du diplomate Congolais déclinant la vision Congolaise que s’est conclue cette intervention.

Pour rappel, Léonard She Okitundu participe à cette conférence internationale sur invitation de son homologue Jeremy Hunt qu’il a rencontré la veille lors d’une rencontre bilatérale qui a permis de dégager un convergence de vues pour une consolidation des relations diplomatiques entre Londres et Kinshasa.

Le vice-premier ministre, ministre des Affaires étrangères et Intégration régionale participe à cette conférence de premier plan avec l’ambassadeur de RDC à Londres, Marie Ndjeka, le Directeur Europe Debre Boyoko, les conseillers Michael Sakombi et Zalia Amour, tous des affaires étrangères.

FIN

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