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La Belgique dédie un square, en mémoire de l’une de ses nombreuses victimes congolaises, Patrice Lumumba

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30 juin 2018, 58 ans, jour pour jour, après l’Independence de la RDC, la Belgique inaugure dans sa capitale, Bruxelles, un square et une plaque commémorative en mémoire de l’une de ses nombreuses victimes de la RDC et l’un des héros de l’indépendance du Congo, Patrice Emery Lumumba.

Le lieu choisi est situé à côté de la station de métro Porte de Namur – Porte d’entrée du Matongé, le célèbre quartier congolais de Bruxelles.

Sur le mât tronqué, tout visiteur pourra désormais découvrir un extrait de la dernière lettre de l’ancien 1er ministre congolais, à sa femme Pauline Opango :

« Ni brutalité, ni sévices, ni tortures ne m’ont jamais amené à demander grâce, car je préfère mourir la tête haute, la foi inébranlable et la confiance profonde dans la destinée de mon pays, plutôt que vivre dans la soumission et le mépris des principes sacrés « .

À travers ce geste, la Belgique a été bien contrainte de dévoiler à la face du monde et pour la prospérité, l’une de ses pages sombres de sa colonisation au Congo.

Ce site rappellera en effet, que Lumumba a été assassiné dans des conditions troubles le 17 janvier 1961, un meurtre atroce dans lequel la Belgique a reconnu avoir une part irréfutable de responsabilité.

Considéré comme prosoviétique par les Américains et désavoué par les milieux d’affaires belges, Patrice Lumumba fut assassiné dans la province minière du Katanga, avec la complicité présumée de la CIA, du MI6 britannique.

En 2002, sous une forte pression, la même Belgique avait présenté ses « excuses » , à travers son ministre des Affaires étrangères de l’époque, Louis Michel, qui avait reconnu officiellement que « certains membres du gouvernement d’alors et certains acteurs belges de l’époque portent une part irréfutable de responsabilité dans les événements qui ont conduit à la mort de Patrice Lumumba».

Une commission d’enquête du Parlement belge a tenté en 2000-2001 d’éclaircir cette zone d’ombre de la relation entre le Congo et son ex-puissance coloniale. Elle avait conclu en novembre 2001 que « certains ministres et autres acteurs » belges portaient une « responsabilité morale » dans cet assassinat.

Si la Belgique a encore un peu de dignité, elle devra cesser de lorgner sur la RDC.

Malgré cet acte ignoble, qui est la conséquence directe d’une implication abusive et méprisante de la Belgique dans les affaires internes de son ex-colonie, 58 ans après l’indépendance du Congo, certaines autorités belges, enfermés dans leur esprit paternaliste dégradant, et sans se reprocher de quoi que se soit , continuent à foutre leur net, dans la politique congolaise avec une arrogance qui frise le mépris, à l’égard de tout un peuple et de son histoire dramatique avec son ancienne puissance coloniale.

Allez chercher le pouvoir à Bruxelles, c’est cracher sur la mémoire de Lumumba.

Nous osons croire que l’extrait de la lettre de Lumumba qui se trouve sur le mât à la place Lumumba à Bruxelles, permettra d’interpeller la conscience de tous ces politiciens de l’opposition et autres acteurs de la société civile pour qui, Bruxelles constitue l’endroit idéal, où l’obtient le pouvoir pour diriger la RDC. Ils sont nombreux à prendre l’avion – matin, midi, soir – pour Bruxelles, dans le but d’y obtenir le coaching nécessaire et autre diktat auprès des libéraux belges et milieux affairistes belges, sur comment mener les opérations en RDC.

L’histoire récente retiendra que la première tentative de regroupement de l’opposition congolaise s’est déroulée à Genval en Belgique, sous l’œil vigilant , d’un certain Didier Reynders, Vice-premier ministre et ministre des affaires étrangères belge.

Guy MOMAT

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