Un projet d’accord confidentiel entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda semble en voie d’élaboration, selon les informations révélées ce 12 juin 2025 par le journaliste Christophe Rigaud sur X (ex-Twitter), sous le hashtag #RDC #Rwanda #RFI. L’accord prévoit une série de mesures majeures censées ramener la paix dans l’Est congolais, théâtre d’affrontements récurrents depuis plusieurs années.
Les points clés du projet
Parmi les éléments du projet de texte en circulation, figurent :
🔸 Le retrait inconditionnel du Rwanda du sol congolais : une exigence capitale de Kinshasa depuis le début de l’offensive du M23, soutenu selon plusieurs rapports de l’ONU par Kigali.
🔸 La levée de l’état de siège au Nord-Kivu : en vigueur depuis mai 2021, cette mesure exceptionnelle a été critiquée pour ses effets limités sur le terrain sécuritaire et ses atteintes aux libertés.
🔸 La signature préalable d’un accord entre la RDC et l’AFC/M23 : cela pourrait signifier une reconnaissance de fait de l’Alliance du Fleuve Congo (AFC), nouvelle bannière politico-militaire du M23, comme interlocuteur politique.
🔸 La fin de l’existence des FDLR : le désarmement total de cette rébellion hutu rwandaise, historiquement implantée dans l’Est de la RDC, est une revendication constante du Rwanda.
Une feuille de route à hauts risques
Ce projet d’accord, s’il se concrétise, pourrait redessiner le paysage politico-sécuritaire dans les provinces orientales. Mais il soulève aussi de nombreuses interrogations : l’intégration politique du M23 est-elle acceptable pour les autorités congolaises et la société civile locale ? La levée de l’état de siège ne risque-t-elle pas de fragiliser davantage les zones déjà instables ? Et surtout, quelles garanties le Rwanda offrira-t-il réellement pour se retirer du sol congolais et rompre avec ses appuis militaires ?
Du côté de Kinshasa comme de Kigali, aucune confirmation officielle n’a encore été donnée concernant ce document. Mais l’accès de Christophe Rigaud à ces éléments montre que les négociations ont bel et bien repris, sans doute sous l’égide de partenaires régionaux ou internationaux.
Un accord sous surveillance
Alors que les regards restent braqués sur les frontières entre le Nord-Kivu, le Rwanda et l’Ouganda, cet accord, s’il se matérialise, pourrait mettre fin à un des conflits les plus complexes de la région des Grands Lacs. Mais comme toujours dans cette partie du monde, les textes ne valent que par leur mise en œuvre réelle.
Affaire à suivre.