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Une énigme politique qui hante Kinshasa et déroute la diplomatie régionale JOSEPH KABILA, LE FANTÔME POLITIQUE

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  • Ubiquité, rumeurs et le silence qui hante Kinshasa.

Joseph Kabila, l’ancien président congolais, semble s’être mué en une énigme politique, un personnage dont la présence, ou l’absence, suscite autant de spéculations que de contradictions.
Son nom circule dans les couloirs du pouvoir et dans les médias, alimentant les rumeurs et les interprétations les plus diverses.
Tel un fantôme, il hante la scène politique congolaise, se démultipliant en autant de présences possibles que les imaginations fertiles peuvent concevoir.
On le dit à Goma, ourdissant des complots et attisant les tensions dans l’est du pays. On l’imagine à Kigali, cherchant des alliances et des soutiens auprès du voisin rwandais.
Et puis, coup de théâtre, la présidente namibienne, Netumbo Nandi-Ndaitwah, affirme qu’il est son hôte, sous sa protection, loin des turbulences congolaises. Cette cacophonie informationnelle, loin d’éclaircir le mystère, l’épaissit, transformant Kabila en un personnage de roman, capable de se jouer des frontières et des agendas politiques avec une aisance déconcertante.

Au cœur de cette confusion, l’UDPS, le parti au pouvoir en RDC, maintient sa version : Kabila est à Goma, agitateur de l’ombre, instigateur des troubles.
Cependant, une source anonyme mais jugée fiable, proche des Nations Unies, contredit formellement cette affirmation, assurant que l’ancien président n’a jamais mis les pieds à Goma.
Ce jeu de contradictions, loin d’être un simple désaccord sur des faits, révèle une profonde incertitude quant au rôle réel de Kabila et à son influence sur la scène politique congolaise et régionale.
Son silence, ses déplacements énigmatiques, nourrissent les spéculations, laissant planer le doute sur ses intentions et sa capacité à manœuvrer dans l’ombre. Kabila devient ainsi un point focal autour duquel se cristallisent les tensions et les suspicions, un symbole des divisions et des incertitudes qui traversent la RDC.

Pour tenter de décrypter cette complexité, cette fluidité des identités et des présences, il faudrait peut-être se tourner vers les réflexions de penseurs comme Jean-Pol Madou et Édouard Glissant, dont l’œuvre « De mémoire d’arbres » explore les notions d’identité multiple, de mémoire fragmentée et de la complexité des récits.
À l’image des arbres dont la mémoire s’inscrit dans leurs anneaux, l’histoire de Kabila et les perceptions qu’on en a semblent se stratifier, se contredire et se recomposer sans cesse, échappant à toute tentative de fixation définitive.
Kabila, l’ubiquiste, n’est peut-être pas physiquement présent partout où on le dit, mais il est omniprésent dans les esprits, dans les discours, dans les stratégies politiques.
Il est une figure insaisissable, un fantôme qui hante Kinshasa, un symbole des tensions et des incertitudes qui traversent la RDC.
Son silence, son absence, sont peut-être ses armes les plus puissantes, alimentant les rumeurs et les spéculations, et maintenant une pression constante sur le pouvoir en place.

David MUTEBA KADIMA/Les Points Saillants

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