
Le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), formation politique de l’ancien président Joseph Kabila, rejette une nouvelle fois les accusations portées contre son leader par l’actuel chef de l’État, Félix Tshisekedi.
Lors de la conférence de Munich en février dernier, le président Tshisekedi avait pointé du doigt son prédécesseur, l’accusant d’être le véritable sponsor des groupes armés qui sévissent dans l’Est de la RDC.
Dans une déclaration faite ce mardi, Aubin Minaku, vice-président du PPRD et ancien président de l’Assemblée nationale, a dénoncé des accusations sans fondement, estimant qu’il s’agit d’une tentative du pouvoir en place de dissimuler son incapacité à rétablir la paix.
« Il n’existe aucun rapport confirmant ces allégations »
Pour Aubin Minaku, aucun document officiel ni enquête crédible ne vient soutenir les propos de Félix Tshisekedi. Il estime que l’actuel gouvernement cherche des boucs émissaires pour masquer son échec dans la gestion de la crise sécuritaire.
« Nous sommes un parti qui prône la paix, et nous pensons que le gouvernement a le devoir de ramener la paix au Congo. Or, nous constatons que ce dernier est déficient à ce sujet. »
Selon lui, le problème ne se limite pas à une lutte militaire contre les groupes armés, mais nécessite une approche plus large.
« Il faut une approche holistique. Ce n’est pas seulement par les armes qu’on va ramener la paix. Il faut tenir compte des considérations internes et externes. »
Il a également tenu à défendre l’image de Joseph Kabila, qualifiant l’ancien chef de l’État d’homme de paix, de dialogue et de compromis.
Un climat politique sous tension
Cette passe d’armes entre les deux camps n’est pas nouvelle. Félix Tshisekedi avait déjà accusé Joseph Kabila, l’année dernière sur Top Congo FM, de fomenter une insurrection. Le PPRD avait alors dénoncé un acharnement politique contre son leader.
Aujourd’hui, alors que la situation sécuritaire en Ituri, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu continue de se détériorer, la guerre des responsabilités entre l’ancien et l’actuel pouvoir prend de l’ampleur.
Le PPRD se projette vers la reconquête du pouvoir
Malgré ces tensions, Aubin Minaku a insisté sur le fait que le PPRD reste déterminé à revenir aux affaires par des moyens démocratiques.
« Au niveau du parti, nous sommes mécontents que notre chef soit cité comme l’auteur intellectuel de plusieurs groupes armés en RDC. Mais nous continuons notre engagement politique dans le respect des règles démocratiques. »
La bataille politique entre Félix Tshisekedi et le clan Kabila ne fait que s’intensifier à l’approche des échéances électorales à venir, dans un climat déjà marqué par des tensions sécuritaires et sociales.