Accueil Justice RDC : Amnesty International alerte sur des exécutions massives imminentes

RDC : Amnesty International alerte sur des exécutions massives imminentes

0

Plus de 170 personnes risquent une exécution imminente en République Démocratique du Congo (RDC). L’alerte a été lancée ce mardi par Amnesty International, qui dénonce une situation « consternante et inquiétante ». Selon l’ONG, ces individus, accusés d’appartenir à des gangs criminels connus sous le nom de « Kuluna » ou « bandits », ont été transférés de Kinshasa à la prison d’Angenga, dans le nord-ouest du pays, sur ordre des autorités congolaises.

Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, avait annoncé le 5 janvier que ces détenus, jugés dangereux, avaient été déplacés pour « des raisons sécuritaires ». Mais Amnesty International redoute que ce transfert soit un prélude à leur exécution.

Des inquiétudes face au manque de transparence

Pour Flavia Mwangovya, Directrice adjointe du programme Afrique de l’Est et Afrique australe d’Amnesty International, cette situation est alarmante :

« L’annonce de ces transferts est absolument consternante. En raison de l’opacité entourant ces condamnations, nous craignons que des exécutions massives soient planifiées, en violation flagrante des droits humains. »

L’ONG appelle le président Félix Antoine Tshisekedi à intervenir d’urgence pour stopper ces exécutions, rappelant que la RDC observe un moratoire de facto sur la peine de mort depuis plusieurs années. Cependant, l’organisation déplore un manque d’informations fiables sur le statut légal des personnes concernées et sur les circonstances de leur jugement.

Débats et dénonciations publiques

Cette affaire a suscité un vif débat sur les ondes. Me Jean Mobert Senga, chercheur à Amnesty International et spécialiste de la RDC, a insisté sur le caractère illégal d’exécutions éventuelles :

« La justice ne peut être rendue dans l’arbitraire. Ces transferts sont opaques, et les procédures judiciaires respectant les normes internationales semblent avoir été bafouées. »

Modéré par le journaliste Guy Mathe, le débat a également mis en lumière le rôle des prisons comme lieux de surpopulation et de violations des droits en RDC. La prison d’Angenga, souvent décrite comme un camp disciplinaire, est réputée pour ses conditions de détention déplorables.

Un appel à la mobilisation internationale

Amnesty International exhorte la communauté internationale à exercer une pression sur le gouvernement congolais pour empêcher toute exécution. Les critiques se multiplient également au sein de la société civile congolaise, qui exige des explications transparentes sur cette affaire.

Alors que la RDC est engagée dans des réformes judiciaires sous la présidence de Félix Tshisekedi, cette crise pourrait ternir davantage son bilan en matière de respect des droits humains.

AUCUN COMMENTAIRE

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Quitter la version mobile