Dans une action inédite et symbolique, la République Démocratique du Congo (RDC) a déposé des plaintes contre deux filiales d’Apple en France et en Belgique. Ces actions judiciaires visent à dénoncer le recel, le blanchiment et les pratiques commerciales liées à l’exploitation illégale des minerais issus de l’Est de la RDC.
Selon un communiqué officiel du Ministère de la Justice et Garde des Sceaux, les plaintes ont été déposées par des cabinets d’avocats mandatés par l’État congolais. L’une a été introduite devant le parquet de Paris en France, tandis que l’autre a été adressée au juge d’instruction de Bruxelles en Belgique. Ces plaintes concernent des faits graves qui impliquent l’approvisionnement d’Apple en minerais dits de sang, exploités illégalement dans les régions de l’Est de la RDC.
Le communiqué précise que ces minerais, en particulier l’étain, le tungstène, le tantale et l’or (connus sous l’acronyme 3T+G), sont acheminés clandestinement via des pays voisins, principalement le Rwanda. Le pays est souvent désigné comme la plaque tournante de la contrebande, alimentant un cycle de violences meurtrières.
Le Ministre de la Justice a souligné que cette action judiciaire vise à briser l’impunité des multinationales qui, en connaissance de cause, bénéficient de chaînes d’approvisionnement entachées par la guerre, la corruption et l’exploitation des populations locales. Les conflits liés à l’exploitation minière illégale ont déjà causé « des dizaines de millions de morts et de déplacés » dans l’Est de la RDC.
« La République Démocratique du Congo attend de la justice saisie d’agir en toute responsabilité afin que cesse cette industrie qui alimente la guerre », a martelé le Ministère, tout en réitérant son engagement à poursuivre les responsables jusqu’à réparation.
Cette plainte contre des géants technologiques marque un tournant majeur dans la lutte pour la transparence et l’éthique dans le commerce mondial des minerais. La RDC en appelle désormais à la responsabilité des pays occidentaux pour réguler plus fermement les chaînes d’approvisionnement des entreprises.
Affaire à suivre…