Dans une déclaration tonitruante, le général Kainerugaba Muhoozi, chef d’état-major général de l’armée ougandaise (UPDF) et fils du président Yoweri Museveni, a lancé un avertissement sans équivoque contre la présence de « mercenaires blancs » opérant dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Lors d’une intervention relayée ce week-end, le général a annoncé des mesures musclées à venir.
“À partir du 2 janvier 2025, nous attaquerons tous les mercenaires dans notre zone d’opérations”, a déclaré Muhoozi, laissant entendre que l’armée ougandaise ne fera aucune distinction dans ses frappes, y compris à l’encontre des étrangers impliqués dans des activités militaires dans la région.
Une montée en tension dans une région instable
Cette menace intervient dans un contexte de recrudescence des violences dans l’Est congolais, marqué par une forte présence de groupes armés locaux et étrangers. L’UPDF est déployée dans le cadre d’opérations conjointes avec les Forces armées de la RDC (FARDC) contre les rebelles de l’ADF (Forces Démocratiques Alliées), un groupe terroriste affilié à Daech. Toutefois, cette coopération militaire suscite des tensions, notamment sur la souveraineté du territoire congolais.
Les propos du général Muhoozi pointent du doigt la présence présumée de mercenaires occidentaux dans cette région, souvent accusés de soutenir des groupes armés pour des intérêts économiques, notamment dans l’exploitation illicite des ressources minières. Cette accusation, bien que récurrente, reste difficile à vérifier de manière indépendante.
Une posture politique ou stratégique ?
Fils du président Museveni, Muhoozi est connu pour ses déclarations provocatrices et ses prises de position controversées, souvent perçues comme des démonstrations de force pour renforcer sa stature politique en Ouganda. Ses propos soulèvent des questions sur les réelles intentions de l’armée ougandaise dans la région et le rôle qu’elle pourrait jouer dans les dynamiques de pouvoir à l’Est de la RDC.
Des risques d’escalade régionale
La menace d’une attaque ciblée contre des étrangers pourrait compliquer davantage les relations entre Kampala, Kinshasa et les puissances occidentales présentes dans la région pour des raisons humanitaires ou économiques. Les observateurs craignent une escalade militaire qui viendrait aggraver une situation déjà chaotique.
Pour l’heure, ni le gouvernement congolais ni les chancelleries occidentales n’ont officiellement réagi à ces déclarations. Mais si cette menace venait à être mise à exécution, elle pourrait marquer un tournant dangereux dans le conflit de l’Est congolais, où s’entremêlent intérêts nationaux et internationaux.
Affaire à suivre.