Lors d’un sermon mémorable prononcé mercredi 20 novembre 2024, dans le cadre du programme Bunda 21, l’apôtre Roland Dalo, visionnaire du Centre missionnaire Philadelphie, a exprimé son indignation face à la corruption qui gangrène la République Démocratique du Congo. Dans son homélie à l’église Philadelphie, il n’a pas mâché ses mots, dénonçant la gestion chaotique des finances publiques et l’inaction des dirigeants.
Le père spirituel du président Félix Tshisekedi a déclaré sans détour :
« Je suis triste et honteux d’être citoyen de la République Démocratique du Congo, un pays où le vol est accepté. Les petits voleurs du grand marché, qui volent des centimes, sont traqués ; mais les grands voleurs au niveau de l’État vivent calmement. Ce qui me choque, c’est de voir même des supposés politiques chrétiens. »
« Des routes facturées sept fois leur prix »
En pointant du doigt les pratiques de surfacturation, Roland Dalo a illustré son propos en évoquant des travaux publics dont les coûts sont artificiellement gonflés.
« Dans un pays de surfacturation, une route qu’on devrait réhabiliter à 1 million est facturée jusqu’à 7 millions de dollars. »
Avec une voix empreinte d’émotion, il a rappelé les conséquences dramatiques de ces détournements pour les citoyens.
« Que vos maisons s’écroulent »
Dans une prière fervente, Roland Dalo n’a pas hésité à appeler à une justice divine contre les responsables de cette corruption.
« On n’arrive pas à construire les routes à cause de vous ; les enfants n’ont pas de couveuses à cause de vous. Que vos maisons acquises par le vol s’écroulent. Que des érosions surgissent même là où il n’y en avait pas. »
Ces paroles, aussi dures que symboliques, reflètent la colère et l’exaspération des Congolais face à un fléau qui freine le développement national.
Un impact désastreux sur l’économie
Les effets de la corruption ne se limitent pas à une indignation morale ; ils impactent lourdement l’économie congolaise. En augmentant les coûts des affaires et en décourageant les investissements, elle entrave la croissance économique. Selon des données empiriques, les pays les plus corrompus enregistrent des taux d’investissement largement inférieurs à ceux des pays bien gouvernés.
En République Démocratique du Congo, il ne se passe pas un mois sans qu’un scandale de corruption n’éclate, ternissant davantage l’image du pays.
Un cri d’alarme national
Le sermon de Roland Dalo, au-delà de son rôle spirituel, s’inscrit comme un cri d’alarme contre une culture d’impunité. À travers ses paroles, il interpelle non seulement les autorités, mais aussi chaque citoyen, les appelant à un sursaut d’intégrité et à une lutte collective contre ce fléau.
La question demeure : ce cri trouvera-t-il un écho chez les décideurs politiques et les acteurs de la société civile ?