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Un autre scandale Milvest : des milliards de la RVA hypothéqués contre un maigre investissement

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Le dernier scandale financier lié à Milvest, une filiale de Miller Holding basée à Istanbul, révèle une nouvelle dimension des pratiques douteuses en République Démocratique du Congo. Fondée en 1967, Milvest, qui a évolué d’une simple vente de pièces automobiles à une « puissance mondiale », est accusée d’avoir manipulé les finances publiques congolaises pour obtenir des contrats avantageux.

En 2020, Milvest s’installe en RDC avec un projet ambitieux : la modernisation de l’aéroport international de N’djili. Selon les documents obtenus, l’entreprise turque a proposé un contrat de 1,2 milliard USD à l’État congolais, prétendant couvrir les frais entièrement par des fonds privés, avec un remboursement basé sur les recettes générées par l’exploitation de l’aéroport. Cependant, les pratiques douteuses de Milvest ont entraîné une enquête de l’Inspection générale des Finances, révélant que l’entreprise ne fournissait rien de tangible et n’utilisait que des fonds publics.

Le contrat accordé à Milvest, signé par les ministres des Transports, de l’Aménagement du territoire et des Finances, lui confère une concession exclusive de 29 ans pour la modernisation, l’exploitation et la gestion de l’aéroport. En échange, Milvest percevra toutes les taxes et redevances aéroportuaires, y compris la « Redevance de Développement des Infrastructures Aéroportuaires (IDEF) », actuellement de 50 USD par passager international et 10 USD pour les vols domestiques, ainsi que diverses autres taxes et frais supplémentaires.

Les projections financières montrent que Milvest pourrait récupérer et dépasser largement son investissement initial uniquement grâce aux redevances perçues, avec un bénéfice potentiel de près de 1 milliard USD sur la période de concession. En comparaison, le Sénégal a construit un aéroport moderne pour 597 millions USD, avec des installations permettant de rembourser la dette en seulement cinq ans.

Ce contraste soulève des questions sur la gestion des ressources publiques en RDC et l’opportunité pour l’État de négocier des contrats plus avantageux et transparents. L’affaire Milvest met en lumière une fois de plus les défis de la gouvernance et de la gestion financière dans le pays.

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