La rencontre inattendue entre le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi et le cardinal Fridolin Ambongo, ce jeudi à la Cité de l’Union africaine, a suscité la surprise de l’opinion tant nationale qu’internationale. Cette rencontre fait suite à des sorties médiatiques virulentes du prélat catholique contre le gouvernement, et à sa convocation devant la justice.
Pendant près de deux heures, les deux personnalités ont échangé sur différents sujets d’actualité, notamment la crise sécuritaire dans l’est du pays qui a été au cœur des controverses. À la sortie de cet entretien, le cardinal Ambongo a déclaré que cette rencontre visait à éclaircir des malentendus récents propagés dans les médias.
« Il y a eu plus de malentendu que de vrais problèmes. Le souci du Président est le bien du peuple. Il s’implique corps et âme pour que ce pays retrouve sa sérénité et sa respectabilité sur la scène internationale. Nous sommes condamnés à travailler ensemble main dans la main pour le bien-être de ce peuple et pour le bien de notre pays qui est en péril », a déclaré le prélat congolais.
La tension entre l’Église catholique et l’État avait atteint son paroxysme il y a près d’un mois, lorsque le cardinal Ambongo avait été visé par une ouverture d’information judiciaire pour ses propos controversés. Les propos du prélat avaient notamment remis en question l’application de la peine de mort et l’appui supposé de l’État aux rebelles rwandais des FDLR.
La question qui se pose maintenant est de savoir quelle sera la réaction de la justice, alors que l’indépendance de celle-ci est critiquée. Va-t-elle surseoir l’action publique engagée contre le cardinal Ambongo ? C’est une interrogation qui agite l’opinion.
Cette rencontre entre le Président Tshisekedi et le cardinal Ambongo laisse entrevoir une possible détente entre l’Église catholique et l’État, et ouvre la voie à une collaboration plus constructive pour le bien du peuple congolais.