L’Unité de confiscation d’actifs (UCA), une sorte de IGF sud-africaine, a remporté une victoire significative en obtenant une ordonnance de préservation de 43 millions de rands à l’encontre de l’ancien attaché de défense de la République démocratique du Congo (RDC) en Afrique du Sud, le brigadier Ngoy Timothée Makwamba. La mesure judiciaire, qui a été prononcée par la Haute Cour de Pretoria, concerne la saisie de quatre propriétés et la mise sous séquestre de deux comptes bancaires.
Le bras de fer juridique fait suite à une enquête pour fraude et vol initiée par l’ambassade de la RDC vis-à-vis de Makwamba. Lumka Mahanjana, porte-parole de l’Autorité nationale des poursuites, a révélé que l’exercice des fonctions de Makwamba impliquait l’acquisition d’armement auprès de Denel, une société sud-africaine spécialisée dans la défense et la technologie.
Avec un contrat avorté et une somme conséquente de 49,6 millions de rands à rembourser par Denel, Makwamba, alors relevé de ses fonctions, aurait frauduleusement dirigé le transfert des fonds vers un compte tiers, manoeuvre qui a débouché sur l’acquisition des biens visés par l’ordonnance.
Mahanjana décrit une série de transactions orchestrées par Makwamba transigeant l’argent vers les comptes particuliers et finançant l’achat de biens immobiliers au nom de ses enfants. La traque des mouvements financiers, grâce au Centre d’intelligence financière, a joué un rôle clé dans la démarche menant à la saisie des avoirs.
Le processus de préservation s’est concrétisé par l’intervention du Shérif et du Curateur Bonis, qui ont effectué la signification des documents juridiques relatifs aux propriétés concernées. Placées sous l’autorité du Curateur Bonis, ces dernières seront, selon toute probabilité, vendues aux enchères suite à une ordonnance de confiscation définitive, et les fonds ainsi récoltés seront retournés à la RDC.
Cette affaire jette une lumière crue sur les vulnérabilités du système et la nécessité d’une vigilance accrue dans la gestion des fonds publics. Elle illustre également la coopération effective entre les autorités sud-africaines et congolaises dans la lutte contre la corruption et le détournement de deniers étatiques. La communauté internationale attend désormais les prochaines étapes de ce dossier, qui s’avère être un précédent important en matière de restitution d’avoirs illicites.