Dans une cérémonie à la base de Kamanyola, située près des frontières rwandaise et burundaise, les drapeaux des Nations unies et du Pakistan ont été remplacés par celui de la République démocratique du Congo, marquant ainsi le départ des Casques bleus après 25 ans de présence. Ce départ a été acté en décembre par le Conseil de sécurité de l’ONU, malgré les préoccupations concernant l’escalade de la violence dans l’Est congolais.
La Monusco, qui compte environ 15 000 Casques bleus, est encore présente dans les provinces les plus troublées de la région, le Sud et le Nord-Kivu, ainsi que l’Ituri. Un plan de désengagement en trois phases a été adopté pour un retrait ordonné, responsable et durable. La première phase prévoit le retrait de la Monusco du Sud-Kivu d’ici le 30 avril pour les militaires et policiers, et le 30 juin pour sa composante civile. La base de Kamanyola est la première à avoir été remise à la police nationale.
Certains habitants de Kamanyola ont des avis partagés sur ce départ. Certains saluent la décision du gouvernement congolais, mais d’autres craignent le vide sécuritaire laissé par le départ des Casques bleus. Le retrait de la Monusco intervient alors que le Nord-Kivu connaît une recrudescence de la violence due à la rébellion du M23.
L’ONU insiste sur la nécessité d’une montée en puissance des forces de sécurité congolaises pour protéger les civils après le départ des Casques bleus. Le retrait des provinces de l’Est se fera progressivement, avec des évaluations régulières de la mise en œuvre des étapes précédentes. Le gouvernement congolais espère un retrait complet d’ici la fin de l’année, tandis que le Conseil de sécurité de l’ONU n’a pas fixé de date limite.