La séance plénière de ce mercredi 04 décembre 2019 à l’Assemblée nationale, était consacrée à l’audition du Vice-Premier ministre, Ministre de l’Intérieur et Sécurité, M. Gilbert Kankonde, ainsi que du Ministre de la Défense, Aimé Ngoy Mukena, sur la situation sécuritaire à Beni dans la province du Nord-Kivu, et à Kinshasa. Ces deux membres du Gouvernement Ilunkamba se sont fait accompagner à l’hémicycle du Palais du peuple par quelques-uns de leurs collègues, notamment le Ministre des Relations avec le Parlement, M. Déo Nkusu. Mais aussi des officiers supérieurs des FARDC et de la Police nationale.
Sur invitation de la Représentation nationale, le Vice-Premier ministre de l’Intérieur, Sécurité et des Affaires coutumières, et le Ministre de la Défense nationale sont venus éclairer la nation sur les dégâts liés à la pluie du 25 au 26 novembre dernier, ainsi que la situation sécuritaire à Beni (Nord-Kivu). Cela conformément à l’article 166 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
Malheureusement, avant même que Gilbert Kankonde et Aimé Ngoy Mukena ne puissent prendre la parole, à la plus grande surprise de l’assistance, deux députés nationaux élus du Kongo-central, irrités, se sont attaqués physiquement et violement au Vice-Premier ministre. Certainement, ces députés ont voulu exprimer leur colère contre le VPM à cause de la réhabilitation de M. Atou Matubuana et Luemba à leurs postes de gouverneur et de vice-gouverneur de cette province. En tout cas d’après ce qu’on a compris.
Ce qui a provoqué des incidents, comme une scène désolante, et le désordre s’empara de la salle des congrès du Palais du peuple. Dans le but de clamer les esprits, la Présidente de l’Assemblée nationale, Mme Jeanine Mabunda a demandé à ce que les deux députés dérangeurs et les deux membres du Gouvernement invités soient sortis de la salle des congrès du Palais du peuple.
Et après une motion d’ordre, elle a proposé deux options : « Soit, nous adressons cette question de sanction et de discipline des députés nationaux qui doit s’appliquer dans une séance qui nous concerne et qui ne concernera pas les membres du Gouvernement. Soit, deuxième option, nous soumettons ces propositions à débat comme le veut le Règlement intérieur, deux pour, deux contre, et nous votons ».
C’est donc la première option qui a été approuvée par les députés nationaux. « Je crois avoir compris que les députés ne remettent en cause le principe des sanctions de la proposition faite notre estimé collègue, mais ils souhaitent que ça soit traitée en dehors de la présence des ministres lors d’une prochaine session. Cela étant, j’aimerais joindre la voix du bureau à celle de tous ceux qui sont intervenus sur cet incident, et je répète qu’il n’était pas acceptable que nous banalisions la violence à l’Assemblée nationale », a déclaré Jeanine Mabunda.
Suite cet incident, la speakerine de la Chambre basse du Parlement a exprimé sa désapprobation, et au nom de la Représentation nationale, elle a présenté des excuses aux membres du Gouvernement.Et elle a rassuré que « Nous allons prendre des dispositions… des sanctions… Pour aujourd’hui, les députés concernés ne sont pas présents dans la salle. C’est déjà une façon de montrer notre désapprobation par rapport à ce comportement. Mais le fait de poursuivre aujourd’hui sans trancher dépend encore qu’hier à nous. La question des sanctions de ces députés ne veut certainement pas dire que nous approuvons, nous soutenons ou nous banalisons… Nous ne sommes pas ici à l’école de la violence, mais à l’école de la démocratie. Il ne faut pas confondre liberté d’expression et anarchie ».
De l’intervention de Gilbert Kankonde et d’Aimé Ngoy Mukena
Malgré ces incidents, la plénière s’est poursuivie après que le calme soit revenu. Et le bureau de l’Assemblée nationale s’est vu obligé de réaménager l’ordre du jour de la séance plénière, par l’ajout d’un point relatif au contrôle parlementaire par l’audition de deux membres du Gouvernement, sur pied de l’article 166 du Règlement intérieur de la Chambre basse du Parlement. L’ordre du jour modifié et complété étant adopté, l’Assemblée plénière est directement passée à l’audition de ces deux membres du Gouvernement, et la parole leur a été accordée.
Ainsi, le Vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, Sécurité et des Affaires coutumières a intervenu sur la coordination de la gestion des catastrophes naturelles, la garantie de la sécurité des personnes et de leurs biens, à Kinshasa et à Beni. En deuxième lieu, le ministre de la Défense nationale et des anciens combattants a été auditionné au sujet des mesures arrêtées en vue du rétablissement de la paix durable à Beni ville et territoire.
Dans son intervention qui avait deux volets, à savoir les inondations de Kinshasa et la situation de Beni, le Vice-Premier ministre de l’Intérieur et Affaires coutumières, M. Gilbert Kankonde est revenu sur les causes proches et lointaines de dernières inondations dans la capitale ainsi que des mesures envisagées par le Gouvernement de la République sous l’autorité du Chef de l’État. Une aide substantielle a été débloquée pour venir en aide aux sinistrés et familles éplorées, a-t-il affirmé. Concernant Beni, il a dit que les FARDC ont lancé depuis octobre dernier une offensive contre les groupes armés dont l’ADF. Et face à la guerre asymétrique, les FARDC ont renforcé leurs méthodes et effectifs pour mettre fin à cette insécurité, a-t-il confirmé.
Pour sa part, le ministre de la Défense nationale, M. Aimé Ngoy Mukena, complétant le Vice-Premier ministre de l’Intérieur, a expliqué la détermination des FARDC à mettre fin à cette situation qui dure depuis 20 ans. Il a sollicité l’augmentation du budget alloué aux forces de sécurité.
Au tableau des résultats, selon le ministre, les FARDC ont déjà éliminé 4 de 6 leaders ADF. Plusieurs villages et sites sont déjà récupérés par les forces congolaises. Les députés nationaux ont été appelés à davantage de soutien et sensibilisation de la population en vue d’une victoire certaine.Après leurs exposés respectifs en séance publique, il s’en est suivi un débat, lequel selon l’option levée par la conférence des présidents il y a 48 heures, s’est déroulé à huis-clos. Et Jeanine Mabunda a précisé que la base juridique de l’initiative du bureau est bel et bien l’article 166 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
Bokulaka