Accueil Politique Clôturant le Ramadan Rdc : les musulmans menacent de boycotter les prochains scrutins

Clôturant le Ramadan Rdc : les musulmans menacent de boycotter les prochains scrutins

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Les imams Rd congolais sont en colère. Fâchés de l’indifférence de l’Etat congolais face à la crise qui ronge la communauté musulmane de la Rdc. Et si l’Etat congolais continue à garder son silence à leur situation, les imams congolais somment déjà d’appeler tous les musulmans à travers toute la République démocratique du Congo au boycott des prochains scrutins.

« Mieux vaut ne pas voter que voter dans l’humiliation », ont-ils déclaré lors de la fin du mois sacré du Ramadan.
La Communauté islamique en République démocratique du Congo a clôturé avec faste le mois sacré du Ramadan 2018, ce vendredi 15 juin 2018 au Jardin botanique de Kinshasa. Et la grande prière de la fin de jeûne de Ramadan 2018, dite Al-Fitr, a été organisée sous la direction du président du Conseil théologal permanent national et Mufti de la Rdc, Sheikh Zaidu Ngongo Amani.

Dans son homélie, l’hôte a appelé la multitude de fidèles musulmans ayant répondu massivement présents à cette grande prière de la fin du Ramadan, de se vêtir de la crainte d’Allah. Plus loin, le Mufti national, Sheikh Zaidu, a rappelé que l’Islam n’est pas une religion des antivaleurs. Voilà pourquoi, a-t-il appelé ses frères musulmans de toute la Rdc de barrer la route et de faire échec à quiconque n’incarne pas les valeurs islamiques au sein de leur communauté.
Par ces mots, tous les musulmans ont conspiré. A cette occasion, les imams de la République démocratique du Congo ont fait leur déclaration pour fustiger la crise qui sévit actuellement au sein de cette communauté.
Ainsi, ont-ils dénoncé que « les séquelles coloniales » de considérer l’Islam comme une religion de seconde zone et de traiter les musulmans de la Rdc comme un sous peuple depuis 1972 restent encore présentes jusqu’à ce jour, « excepté la liberté de culte reconnue à toute autre confession religieuse ». Ils accusent l’actuel régime de s’en foutre complètement de leur communauté, « laissant ainsi large brèche aux aventuriers de tout bord de brader à ciel ouvert, la foi de plus de 10 millions de citoyens congolais. Jusqu’au point où, les musulmans de notre pays, se demandent aujourd’hui si réellement la Rd Congo reste un pays laïc, ou devient carrément un pays chrétien… »
Les imams de la Rdc estiment que l’Etat congolais est suffisamment informé de tous les contours illégaux, illégitimes, immoraux et honteux de cette crise qui réduit à néant leur communauté. Pour eux, seul l’Etat congolais sera tenu pour responsable direct de toutes les conséquences des contestations pacifiques des musulmans dans les jours et mois à venir, sur toute l’étendue du territoire congolais.

« Si l’Etat congolais continuera de garder son silence face à la profanation de notre religion par des personnes sans foi ni loi, les imams se réservent le droit d’appeler tous nos fidèles à travers le pays au boycott total du prochain scrutin pour raison d’être discriminés et abandonnés par notre propre Etat. Mieux vaut ne pas voter que voter dans l’humiliation », ont déclaré les imams congolais.

Petit rappel des faits
Pour mémoire, une crise sans précédent a déchiré ces derniers temps la COMICO. Son Conseil théologal permanent national accusait son comité directeur qui était presque fin mandat, en plus de son bilan jugé désastreux, d’avoir mené un coup de push par la modification illégale et irrégulière des Statuts de la COMICO pour un « glissement » de son mandat de 3 ans.

Dans sa déclaration du lundi 14 mai courant à l’occasion du début du mois sacré de Ramadan 2018, ce conseil théologal de la COMICO avait accordé un délai de 48 heures à la médiation « pour que le comité directeur s’exécute aux revendications des fidèles ». Le Conseil théologal avait promis que dépassé ce délai, d’autres dispositions utiles allaient être prises.
Et il avait même sollicité le soutien des autorités du pays à ses efforts pacifiques en vue de la réforme institutionnelle de la COMICO, découlant d’une véritable assemblée générale à convoquer d’ici 9 mois. A l’issue de ces 48 heures de médiation, le Conseil théologal a trouvé la solution à travers une Ordonnance religieuse islamique.

Selon laquelle, le conseil théologal suspend le comité directeur de la COMICO et installe un comité de crise dont il va conduire avec l’appui de personnalités musulmanes. Ce comité de crise est dirigé par le Sheikh Zaidu Ngongo Amani, président national du conseil théologal de la COMICO désigné désormais « mufti » de la Rdc par les imams et cheiks théologiens musulmans.
Lepetit Baende

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