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RDC : Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU pointe des crimes graves commis par le M23, les FARDC et les Wazalendo

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Un rapport accablant, issu d’une mission d’enquête diligentée par le Conseil des droits de l’homme des Nations uniesen février dernier, met en cause les principaux belligérants de la guerre en cours dans l’est de la République démocratique du Congo. Le Mouvement du 23 mars (M23), les Forces armées de la RDC (FARDC) et les milices Wazalendo, y sont tous accusés d’avoir commis de graves violations des droits humains et du droit international humanitaire.

Une vue globale de ce rapport a été présentée à Genève, le lundi 16 juin 2025, en marge de la 59e session du Conseil, par le Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk. La publication complète du rapport est attendue en septembre prochain.

Le M23 pointé comme principal responsable

Le rapport confirme le soutien actif du Rwanda au M23, mettant en lumière un mépris apparent pour la protection des civils lors de la dernière offensive sur Goma, en janvier 2025. Le M23 y est accusé d’avoir utilisé des armes lourdes contre des zones densément peuplées, y compris des camps de déplacés, provoquant un grand nombre de victimes civiles.

Les enquêteurs font également état d’arrestations arbitrairesdétentions inhumainesexécutions extrajudiciaires et enrôlements forcésy compris d’enfants. « Après avoir pris le contrôle de villes et de villages, le M23 a capturé des soldats congolais et les a enrôlés de force, tandis que des civils, y compris des enfants, sont détenus dans des conditions inhumaines », a déclaré Volker Türk.

Selon lui, des détenus sont actuellement retenus à Rumangabo et dans d’autres sites informels, dans des conditions qui pourraient constituer des crimes contre l’humanité.

FARDC et Wazalendo également mis en cause

Mais le rapport ne s’arrête pas là. Les FARDC sont elles aussi citées pour des exactions, notamment des arrestations arbitraires et disparitions forcées de personnes soupçonnées de liens avec le M23. L’enquête vise en particulier les services de renseignement militaire.

Les milices Wazalendo, alliées de l’armée congolaise, sont accusées d’avoir kidnappé des civils, souvent dans le but de leur extorquer de l’argent, mais aussi d’avoir commis des exécutions sommaires dans les zones qu’elles contrôlent.

Violence sexuelle comme arme de guerre

L’un des aspects les plus glaçants du rapport concerne l’usage systématique de la violence sexuelle. Toutes les parties – M23, FARDC et Wazalendo – sont soupçonnées d’avoir utilisé le viol comme outil de représailles contre des groupes ethniques, des communautés entières, ou encore les proches présumés d’opposants.

Volker Türk parle d’un recours « horrible » à cette forme de violence, une constante qui vient aggraver le drame humanitaire dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Un appel à la justice et à la transparence

Ce rapport survient alors que la RDC vient d’être élue membre du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, une position qui, selon plusieurs observateurs, renforce son obligation morale et politique de coopérer pleinement aux enquêtes et de lutter contre l’impunité.

L’ONU appelle toutes les parties à cesser immédiatement les violations et à rendre des comptes devant la justice internationale. Les conclusions définitives de la mission d’enquête devraient être débattues au cours de la prochaine session du Conseil, en septembre 2025.

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