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Naufrage meurtrier sur le lac Ntomba : au moins 40 morts, des dizaines de disparus dans le nord-ouest de la RDC

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La République Démocratique du Congo aspire à un développement économique autonome. Mais cette ambition risque de demeurer un mirage tant que son système financier continue d’échapper à son contrôle. Aujourd’hui, le secteur bancaire congolais est dominé par des institutions étrangères, qui orientent les capitaux vers leurs sièges hors du pays, au lieu de soutenir l’investissement productif local. Cette dynamique prive la RDC des ressources essentielles à son essor économique, tout en renforçant une dépendance structurelle qui compromet toute croissance réelle.

Dans un pays où seulement 7,5 % du PIB est injecté dans l’économie sous forme de crédit bancaire, contre une moyenne mondiale de 147,6 %, les entreprises congolaises, en particulier les PME, peinent à accéder à des financements. Le secteur bancaire, au lieu d’être un levier de croissance, fonctionne comme un siphon des capitaux vers l’étranger. Résultat : les grandes entreprises étrangères bénéficient de conditions de financement optimales via des circuits bien établis, pendant que les entrepreneurs locaux sont asphyxiés par l’absence de soutien.

Les conséquences sont graves. Le tissu économique national s’affaiblit, les initiatives locales sont étouffées, et le pays devient toujours plus dépendant de bailleurs de fonds extérieurs dont les priorités ne sont pas nécessairement alignées avec celles de la RDC. Par ailleurs, l’épargne nationale reste largement inexploitée, faute de dispositifs efficaces permettant de la mobiliser au profit de l’économie intérieure.

Face à cette situation, une réforme profonde du système financier s’impose. Il est urgent de favoriser l’émergence de banques congolaises solides, capables de concurrencer les filiales étrangères et d’investir massivement dans les secteurs stratégiques. Des régulations strictes doivent être mises en place pour limiter la fuite des capitaux, et garantir que les bénéfices générés sur le territoire congolais y restent. Il faut aussi encourager activement la bancarisation de la population et des PME, en simplifiant l’accès au crédit et en soutenant les initiatives locales innovantes.

Enfin, la gouvernance du secteur bancaire doit être repensée pour que les grandes décisions stratégiques ne soient plus prises à l’étranger, mais bien à Kinshasa. Sans une souveraineté financière effective, la RDC restera une économie sous tutelle, incapable de financer son propre développement. Chaque jour sans réforme renforce cette soumission et éloigne un peu plus l’objectif d’une croissance réellement congolaise.

Il ne s’agit plus seulement de constater les failles du système actuel, mais d’y répondre avec courage et détermination. Le pays doit impérativement se réapproprier son système bancaire. La question est simple : Kinshasa prendra-t-elle enfin les décisions nécessaires pour briser cette emprise ?

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