Nouvelle illustration de l’emprise inquiétante du M23 sur certaines zones de la province du Nord-Kivu. À Goma, l’Institut Mikeno, une école secondaire implantée dans le quartier Ndosho, a été sommé de s’acquitter d’une amende de 200 000 francs congolais (environ 71 dollars) infligée par les rebelles.
Le motif de cette sanction ? L’établissement n’aurait pas présenté de jeton prouvant sa participation aux « Salongo », ces travaux communautaires désormais imposés par le M23 dans les zones sous sa coupe. Un document signé par un « représentant local » du groupe armé, qui confirme cette amende, circule actuellement sur les réseaux sociaux, suscitant l’indignation.
Selon plusieurs sources locales, cette pratique ne serait pas un cas isolé. D’autres structures éducatives et même des ménages dans les quartiers contrôlés de facto par les rebelles seraient régulièrement astreints à des contributions financières ou à des travaux forcés, sous peine de sanctions.
Depuis plusieurs mois, le M23, soutenu selon l’ONU par le Rwanda, a étendu son contrôle sur une large portion du Nord-Kivu, y instaurant une administration parallèle faite de taxes, amendes et règlements imposés à la population. Cette situation met en péril l’autorité de l’État congolais et plonge les habitants dans une forme de double peine : vivre sous occupation et subir les conséquences d’un système coercitif illégal.
Pour l’heure, ni le gouvernement provincial ni les autorités militaires n’ont réagi publiquement à cette énième humiliation imposée à une institution scolaire dans une ville théoriquement contrôlée par Kinshasa.