Kinshasa – Une déclaration sans équivoque. Le ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières, Jacquemain Shabani, a lancé un message fort à la hiérarchie policière : il faut nettoyer les écuries d’Augias. L’instruction est claire, ferme, et sans appel : procéder à l’arrestation immédiate de tous les policiers véreux et mafieux à travers tout le territoire national.
Dans un ton empreint d’agacement et de détermination, le ministre a pointé du doigt le comportement inacceptable de certains agents de la Police de circulation routière (PCR), accusés de multiplier les tracasseries, les abus et les actes mafieux sur la voie publique.
« Il est inadmissible que des agents censés garantir l’ordre public soient à l’origine du stress et des abus sur nos routes. L’Inspection générale doit jouer pleinement son rôle et écarter les éléments véreux de la Police de circulation routière. Monsieur l’inspecteur général, j’en demande plus, j’en veux plus. La circulation sur nos routes ne rassure plus. Alors, arrêtez-moi ces policiers véreux et mafieux ! », a martelé Jacquemain Shabani, dans une sortie qui sonne comme un coup de semonce.
Une opération « mains propres » dans les rangs de la police
Le ministre place désormais l’Inspection générale de la Police nationale congolaise (PNC) au centre du dispositif disciplinaire. Il l’invite à se montrer à la hauteur des attentes populaires en traquant sans relâche les brebis galeuses, notamment dans les grandes agglomérations où la corruption et les extorsions de fonds sont devenues monnaie courante.
Cette prise de position intervient dans un contexte de fort mécontentement des usagers de la route, régulièrement victimes d’arbitraires et d’intimidations. Les réseaux sociaux, tout comme les plaintes anonymes recueillies par certaines organisations de la société civile, ont souvent documenté le comportement mafieux de certains agents PCR, devenus plus redoutés que les embouteillages eux-mêmes.
Une police exemplaire ou rien
Avec cette sortie musclée, Jacquemain Shabani semble vouloir imposer une nouvelle ère dans les pratiques policières, en instaurant la rigueur comme principe de gouvernance au sein des forces de l’ordre.
« Nous avons besoin d’une police exemplaire et disciplinée », a-t-il insisté, appelant à une refonte profonde des mentalités et au retour d’une éthique de service.
Une annonce saluée… mais attendue au tournant
Si cette volonté de réformer séduit sur le papier, l’opinion publique reste prudente. De nombreuses promesses de réformes similaires ont été faites par le passé, sans résultats visibles. Cette fois, les Congolais espèrent que la parole sera suivie d’actes concrets : arrestations, révocations, poursuites judiciaires, et surtout une réforme structurelle de la chaîne de commandement.
La balle est désormais dans le camp de l’Inspection générale de la PNC. Le peuple observe. Le pays attend. La rue exige.