đ Kinshasa, 28 avril 2025 â Kin24.info
La tension politique en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo ne faiblit pas. Ce lundi, Ferdinand Kambere, cadre du Front Commun pour le Congo (FCC), a lancĂ© de graves accusations Ă lâencontre du prĂ©sident FĂ©lix Tshisekedi, quâil tient pour responsable de lâoccupation dâune partie du territoire national par des forces Ă©trangĂšres et des groupes armĂ©s.
Dans des propos relayĂ©s par le journaliste Yassin Kadima sur les rĂ©seaux sociaux, Ferdinand Kambere affirme que le mouvement rebelle M23 aurait Ă©tĂ© âinvitĂ© au Congo par FĂ©lix Tshisekediâ. Il accuse Ă©galement le Chef de lâĂtat dâavoir offert un espace de dĂ©ploiement Ă lâarmĂ©e ougandaise (UPDF), officiellement pour combattre les rebelles ADF, mais en rĂ©alitĂ©, selon lui, dans un cadre plus obscur.
« Aujourdâhui, le M23 occupe une partie du territoire et FĂ©lix a Ă©galement accordĂ© lâespace Ă lâUPDF de Museveni pour occuper une autre partie, sous prĂ©texte de combattre les ADF. Lui-mĂȘme, de son cĂŽtĂ©, a instaurĂ© un Ă©tat de siĂšge qui nâa neutralisĂ© aucun groupe armĂ© », a dĂ©clarĂ© M. Kambere.
Pour lâancien cadre du PPRD, ce qui se dessine Ă lâEst du pays est un âtriangle dâoccupationâ, facilitant selon lui lâĂ©mergence de groupes armĂ©s utilisĂ©s comme instruments de pillage des ressources naturelles. Il affirme que cette configuration ne peut ĂȘtre justifiĂ©e que par des intĂ©rĂȘts inavouĂ©s. « Ce qui se dessine, câest un triangle qui a favorisĂ© lâĂ©mergence des groupes armĂ©s, servant dâorganisation pour le pillage de nos ressources ; il nây a pas dâautre justification », a-t-il martelĂ©.
Ferdinand Kambere va plus loin en suggĂ©rant que tout accord conclu dans ce contexte viole la Constitution congolaise, en citant lâarticle 57, qui dispose notamment que nul ne peut aliĂ©ner ou hypothĂ©quer une partie du territoire national.
Aucune rĂ©action officielle nâa encore Ă©tĂ© faite par la prĂ©sidence de la RĂ©publique ou les services concernĂ©s. Mais ces dĂ©clarations risquent de raviver la controverse autour de la gestion sĂ©curitaire de la crise Ă lâEst, alors que les pourparlers rĂ©gionaux et les initiatives militaires conjointes se poursuivent sans rĂ©sultats significatifs sur le terrain.
Dans un climat politique marquĂ© par les tensions entre institutions et opposition, ces propos pourraient dĂ©clencher une nouvelle vague de dĂ©bats sur la souverainetĂ© nationale et la politique de sĂ©curitĂ© menĂ©e par Kinshasa depuis lâinstauration de lâĂ©tat de siĂšge en 2021.