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DRAME FLUVIAL À MBANDAKA : AU MOINS 143 MORTS DANS L’INCENDIE D’UNE EMBARCATION SUR LE FLEUVE CONGO

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Une fois de plus, le fleuve Congo s’est transformé en théâtre de l’horreur. Une embarcation bondée de passagers, transportant également du carburant, a pris feu mardi 15 avril 2025 au large de Mbandaka, chef-lieu de la province de l’Équateur. Le dernier bilan provisoire fait état d’au moins 143 morts, selon des sources officielles.

C’est un scénario tragiquement récurrent en République démocratique du Congo : un transport fluvial surchargé, des règles de sécurité ignorées, et une négligence mortelle. Selon la députée nationale Joséphine-Pacifique Lokumu, présente sur les lieux du drame, « un premier groupe de 131 corps a été retrouvé mercredi, et 12 autres repêchés jeudi et vendredi ». Joseph Lokondo, responsable d’une association locale, évoque lui un total provisoire de 145 morts, « les uns calcinés, les autres morts par noyade ».

Une cuisine mortelle à bord

L’origine du drame remonte à un geste anodin devenu fatal : une femme, embarquée avec d’autres passagers, aurait allumé un feu de braise pour cuire des aliments. À proximité, des bidons de carburant étaient entreposés. L’explosion fut inévitable. Le bateau en bois, motorisé et totalement inflammable, s’est embrasé, tuant sur le coup de nombreux enfants et femmes.

Le nombre exact de passagers demeure inconnu, comme souvent dans ces traversées où aucune liste d’embarquement n’est tenue. La députée Lokumu évoque toutefois « des centaines » de personnes à bord.

Des familles sans nouvelles, des corps sans noms

Ce vendredi encore, plusieurs familles erraient sur les rives du fleuve à la recherche de leurs proches. « Des survivants ont été admis à l’hôpital », a précisé M. Lokondo, tout en participant aux enterrements massifs qui se sont déroulés sous le choc et la colère.

Un drame évitable dans un pays sans routes

En RDC, vaste pays d’Afrique centrale, le fleuve Congo reste l’une des principales artères de transport. Les routes sont rares, mal entretenues, voire inexistantes dans certaines régions. Résultat : les populations n’ont d’autre choix que de prendre des embarcations précaires, souvent surchargées, pour se déplacer.

Les naufrages et accidents fluviaux sont donc fréquents. Mais à chaque drame, la même rengaine : pas de listes de passagers, peu ou pas de secours organisés, et une mémoire collective douloureuse qui s’allonge.

Un appel à la réforme urgente

Ce nouveau drame relance les appels à une régulation stricte du transport fluvial en RDC. L’État est interpellé : combien de morts faudra-t-il encore pour que des règles élémentaires de sécurité soient appliquées ? Combien de familles devront pleurer des proches disparus dans les eaux opaques du fleuve Congo avant qu’un système digne d’un pays en paix ne soit mis en place ?

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