L’adhésion récente de Nathalie Kyenge Barbieri à la rébellion de l’AFC/M23 a jeté un pavé dans la mare, ravivant les spéculations dans les cercles politiques kinois. La surprise n’a pas seulement été dans l’identité de cette nouvelle recrue de la rébellion, mais surtout dans la consonance troublante de son nom avec celui de Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, président du Sénat.
Il n’en fallait pas plus pour que la rumeur s’emballe, le Kinshasa soupçonneux se livrant déjà à des extrapolations teintées d’intentions malveillantes, insinuant une quelconque parenté entre les deux Kyenge. Pourtant, tout rapprochement entre les deux personnalités est infondé, tiennent à rassurer des sources proches de leurs familles respectives.
En réalité, Nathalie Kyenge Barbieri est la sœur cadette de Cécile Kyenge, ex-ministre italienne d’origine congolaise et aujourd’hui eurodéputée honoraire. Elle est également la sœur de Ghislain Kyenge, ancien ministre provincial des Mines du Haut-Katanga et député honoraire. Tous sont issus de la famille cheffale du Grand Chef Kyenge de Kasenga, dans le Haut-Katanga.
Certes, le nom Kyenge est très répandu dans le territoire de Kasenga, et il n’est pas rare d’en retrouver dans différentes lignées. La grande famille Lukonde Kyenge, à laquelle appartient le président du Sénat, fait partie de cette même région. Toutefois, un notable de Kasenga dément catégoriquement tout lien familial entre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge et Nathalie Kyenge Barbieri, ramenant toute cette agitation à une simple coïncidence d’identité.
Dans ce climat politique tendu, où les amalgames deviennent armes de déstabilisation, il est essentiel de faire preuve de discernement. Confondre l’homonymie avec une connivence familiale ou politique est non seulement trompeur, mais dangereux.