L’opposant politique Delly Sesanga est monté au créneau pour exprimer son opposition ferme à la proposition de transition vers un régime fédéral en République démocratique du Congo. Dans une déclaration aux accents d’alerte, il prévient que ce projet, en l’état actuel du pays, représente un danger pour l’unité nationale.
« Dans un pays dont vous ne maîtrisez pas l’intégrité territoriale, les revendications fédéralistes risquent aujourd’hui de faire éclater ce pays. Nous mettons en garde ceux qui souhaitent ce changement : en ne contrôlant pas l’intégrité du territoire, ils vont jouer le jeu de la balkanisation du pays », a averti Delly Sesanga.
Cette prise de position intervient alors que la proposition de fédéralisme, portée notamment par Olivier Kamitatu, cadre influent d’Ensemble pour la République, le parti de Moïse Katumbi, suscite de plus en plus de réactions au sein de la sphère politique congolaise.
Depuis les premières déclarations de Kamitatu en faveur d’un débat sur le fédéralisme, les lignes se tendent. Pour certains acteurs politiques, l’idée pourrait renforcer l’autonomie locale et améliorer la gouvernance. Mais pour d’autres, comme Sesanga, elle s’apparente à une porte ouverte à la division, surtout dans un contexte où l’État peine à affirmer son autorité sur l’ensemble du territoire.
Alors que les tensions régionales s’exacerbent, que les groupes armés gagnent du terrain dans l’Est, et que la méfiance entre communautés s’accentue, plusieurs voix estiment qu’un tel débat est non seulement malvenu, mais pourrait aggraver les fractures existantes. Le spectre de la balkanisation, régulièrement évoqué dans le discours politique congolais, revient ainsi au centre de l’actualité, alimenté par cette controverse naissante autour du modèle d’organisation de l’État.