Les relations diplomatiques entre la Belgique et le Rwanda se sont encore détériorées suite au refus de Kigali d’accepter la nomination de Bernard Quintin, un diplomate belge, comme représentant de l’Union européenne pour la région des Grands Lacs.
Cette décision de Paul Kagame intervient en représailles au rejet par la Belgique de Vincent Karega comme ambassadeur du Rwanda à Bruxelles. Bernard Quintin, ancien directeur Afrique du service diplomatique européen, jouissait pourtant d’un large consensus parmi les États membres de l’UE et devait prendre ses fonctions à la mi-juin.
En avril dernier, Kagame avait exprimé son désaccord lors d’un appel au président français Emmanuel Macron, soulignant son opposition à cette nomination. D’autres pays, notamment la Suède et le Danemark, ont ensuite soutenu la position du Rwanda, amplifiant ainsi l’impasse diplomatique.
Cette situation a provoqué une grande frustration en Belgique. « Comment un pays hors Union européenne peut-il imposer son refus d’un diplomate belge pour représenter l’Europe ? », s’interroge un diplomate belge sous couvert d’anonymat. Ce blocage est perçu comme une véritable humiliation pour la Belgique et remet en question l’efficacité de la diplomatie européenne dans la région.
« Si l’on veut qu’un tel représentant soit efficace, il faut qu’il puisse parler à tout le monde et soit reçu par l’ensemble des acteurs régionaux. Si un pays s’y oppose, cet envoyé spécial européen sera affaibli », résume une source diplomatique. Cette déclaration souligne les défis auxquels l’Union européenne doit faire face lorsqu’un de ses membres est rejeté par un acteur clé de la région.
L’Union européenne se trouve donc dans une position délicate, devant naviguer entre les tensions internes et les pressions externes pour maintenir son influence et sa crédibilité dans la région des Grands Lacs. La situation actuelle met en lumière les complexités de la diplomatie multilatérale et la nécessité d’une coordination plus étroite entre les États membres pour gérer les relations avec des pays tiers.
Cette impasse diplomatique risque de compliquer davantage les efforts de stabilisation et de développement dans la région des Grands Lacs, une zone stratégique pour l’UE. Les prochains jours seront cruciaux pour voir comment cette crise sera résolue et quelles seront les répercussions pour les relations entre la Belgique, le Rwanda et l’Union européenne.