L’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice ACAJ en sigle, à travers un communiqué rendu public en date du 07 mai, a haussé le ton contre le silence et la lâcheté difficilement descriptible de la communauté internationale après le bombardement du site de déplacés Congolais à Mugunga, à la périphérie de la Ville de Goma, ayant causé plusieurs morts. Pour l’ACAJ, à ce stade rien ne justifie la sourde oreille de la communauté internationale, qui d’après elle traite la vie d’un Congolais comme étant » un fait divers comparativement aux dividendes considérables que leur procure cette guerre par procuration dont les bénéficiaires sont les multinationales occidentales qui se nourrissent du sang des Congolais et du travail des enfants devenu monnaie courante dans l’exploitation de minéraux stratégiques extraits en RD Congo et exportés via le Rwanda. ».
Par ailleurs, cette organisation de la société civile propose au gouvernement congolais une alternative pour mettre fin définitivement à l’insécurité qui se vit dans la partie Est du Congo. Le remède s’avère donc le recours de nouer des partenariats militaires avec d’autres États, à l’instar de la Chine, la Turquie, l’Iran et la Russie.
ci-dessous le communiqué :
COMMUNIQUÉ DE PRESSE N° 015/ACAJ/2024
« Les occidentaux appliquent la politique de deux poids, deux mesures! >>
Kinshasa, le 07 mai 2024 :
Réagissant au bombardement barbare, sauvage et indiscriminé du Rwanda sur le site de déplacés Congolais à Mugunga, à la périphérie de la Ville de Goma, ayant causé plusieurs morts, la Délégation de l’Union européenne et des Ambassades des Etats
membres de l’Union Européenne (UE) en République démocratique du Congo affirme, dans un communiqué publié le 05 mai 2024, « appuyer les autorités congolaises pour traduire en justice les auteurs de cette agression armée qui représente une violation flagrante des droits de l’Homme et du droit international humanitaire et qui pourraient constituer un crime de guerre ».
L’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice, en sigle ACAJ, constate malheureusement que cette rhétorique politico-diplomatique traduit l’ambiguïté
déconcertante de l’UE, supposée défendre les valeurs humanistes, éprouve une gêne certaine à désigner la responsabilité du Rwanda et de ses supplétifs du M23 dans la perpétuation de la tragédie congolaise.
Cette attitude consacre, à n’en point douter, l’existence d’un droit international ondoyant dont les prescriptions obéissent dorénavant au principe de deux poids deux mesures.
En effet, sans demander au Gouvernement Ukrainien de prendre l’initiative d’une quelconque action judiciaire internationale contre la Russie accusée d’agression contre l’Ukraine, les Gouvernement occidentaux se sont évertués à contraindre le Procureur de la Cour pénale Internationale (CPI) à engager des poursuites contre le Président Russe, Vladmir Poutine, pour crimes de guerre commis en Ukraine. Cela a entrainé l’émission d’un Mandat d’arrêt international décerné contre le Président de la Russie.
Curieusement, et pour des faits similaires (crimes de guerre) commis par l’armée Rwandaise en République Démocratique du Congo (RDC), les Gouvernements occidentaux demandent, toute honte bue, au Gouvernement Congolais de traduire en justice les auteurs notoirement connus et identifiés de ces crimes de guerre.
Et pourtant, une jurisprudence internationale récente démontre que s’ils étaient sincères il leur incombait de prendre l’initiative courageuse de faire adopter par le Conseil de Sécurité des Nations-Unies une résolution habilitant le Procureur de la CPI à amorcer une enquête contre les plus hauts responsables Rwandais impliqués dans cet énième massacre.
Cette politique assumée de juger deux situations analogues avec partialité, selon des règles différentes, constitue, non seulement la consécration d’un droit international dicté par des intérêts géopolitiques, mais également une preuve patente de ce que, pour les occidentaux, la vie d’un Congolais relève d’un fait divers comparativement aux dividendes considérables que leur procure cette guerre par procuration dont les bénéficiaires sont les multinationales occidentales qui se nourrissent du sang des Congolais et du travail des enfants devenu monnaie courante dans l’exploitation de minéraux stratégiques extraits en RD Congo et exportés via le Rwanda.
De ce qui précède, il appert clairement que le Rwanda n’est que l’arbre qui cache une
forêt déterminée à balkaniser la RD Congo.
En conséquence, l’ACAJ demande au Gouvernement de na pas continuer à se faire distraire par des condamnations protocolaires du Rwanda par les pays occidentaux.
C’est pourquoi, avant qu’il ne soit trop tard, elle demande aux autorités de la RD Congo de procéder sans délai à la diversification des partenariats militaires avec des Etats amis, sincères et soucieux de la dignité du peuple Congolais ainsi que de la
sauvegarde de l’intégrité territoriale de la RD Congo. Il s’agit en l’occurrence de la Chine, de la Turquie, l’Iran et de la Russie. La RDC doit désormais se prendre en charge sur tous les plans.
Me Georges Kapiamba, Président de L’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice ACAJ en sigle.