La scène politique de la République démocratique du Congo est actuellement marquée par une controverse interne au sein de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), le parti au pouvoir. Augustin Kabuya, le secrétaire général de l’UDPS, a été accusé par des membres de son parti de menacer d’invalider les députés provinciaux en cas de non-soutien des candidats officiels du parti pour les élections à venir.
Cet incident pose la question de la démocratie au sein des partis politiques en RDC et interpelle sur le respect de la liberté d’expression et du choix politique des élus. Les déclarations de Kabuya, à la veille des élections provinciales, représentent un enjeu majeur qui pourrait potentiellement saper les fondements de la démocratie au sein de l’UDPS et au-delà.
Face à cette situation, des voix s’élèvent pour rappeler l’héritage des pères fondateurs de l’UDPS qui ont lutté pour la démocratie et la liberté d’expression face au régime de Mobutu. L’action du secrétaire général est vue par certains comme une contradiction flagrante avec les idéaux originels du parti. De plus, les menaces alléguées par Kabuya semblent en contravention directe avec les articles 23 et 28 de la Constitution de la RDC, qui garantissent respectivement la liberté d’expression et le rejet d’obéir à un ordre manifestement illégal.
La mise en place d’une telle discipline de parti, frôlant le diktat, soulève des doutes sur la gouvernance interne de l’UDPS et sur la capacité des membres à exercer leur droit au vote libre et secret, selon leurs consciences. Avec l’approche des élections du bureau définitif et de la gouvernorale, l’atmosphère est lourde d’incertitudes politiques au sein du parti présidentiel.
Cet épisode expose comment les pratiques autoritaires et la volonté de contrôler les choix électoraux peuvent miner l’intégrité du processus démocratique au Congo. Il est crucial que les dirigeants politiques trouvent un équilibre entre la discipline de parti nécessaire et le maintien de la liberté politique afin de renforcer la confiance dans les institutions démocratiques.
Enfin, en reconnaissant les contributions historiques d’Étienne Tshisekedi et d’autres fondateurs du parti, il est impératif de réaffirmer les principes de démocratie pour lesquels ils ont combattu et pour lesquels le parti s’était engagé à œuvrer lors de son ascension au pouvoir.