La République Démocratique du Congo navigue dans une période complexe marquée par des incertitudes institutionnelles et politiques. Actuellement, seule la présidence fonctionne de manière stable, car les autres institutions font face à des séries de défis.
L’Assemblée Nationale, sans bureau définitif, est privée de la possibilité d’investir un Premier ministre et son gouvernement. Ainsi, les dynamiques politiques sont ralenties, pénalisées par le traitement délicat des différentes ambitions et susceptibilités. En absence de Conseil des ministres, la question se pose : quelle est l’autorité légitime pour la consultation présidentielle? Pendant ce temps, l’administration continue de signer des arrêtés, témoignant de la continuité de l’État, mais avec une capacité limitée à mettre en œuvre des projets d’envergure.
Le Sénat, lui aussi dépourvu d’un bureau définitif, ne peut convenir à une réunion bicamérale, nécessaire face à d’éventuelles urgences nationales. De plus, le report des élections sénatoriales à juin laisse la chambre haute sans nouveaux représentants légitimes, faisant écho à la situation des gouverneurs.
Dans les provinces, les gouverneurs gèrent des affaires courantes souvent limitées, entravant la progression des projets à long terme. La Cour constitutionnelle, avec plusieurs membres en fin de mandat, n’est pas en mesure de procéder à un renouvellement rapide en raison de contentieux électoraux qui monopolisent son attention.
Dans cette atmosphère, la Cour de Cassation doit également résoudre les conflits liés aux élections des députés provinciaux, tandis que les contentieux concernant les gouverneurs s’accumulent.
La trame politique se complique davantage avec les élections sénatoriales et provinciales à venir, où l’UDPS pourrait subir les répercussions de récentes purges gouvernementales. L’année 2024 présage d’être chargée, avec l’installation de nouveaux acteurs politiques et les budgets que cela implique.
En somme, la RDC fait face à une période de turbulences politiques, avec une série de transitions et d’échéances critiques à gérer, révélant un tableau complexe de la situation institutionnelle du pays.