Comme la plupart des provinces issues du démembrement territorial de 2015, la province de la Lomami se trouve aujourd’hui dans une situation socio-économique catastrophique. Pour la population, qui a bannit de son univers mental le vécu malsain d’un leadership d’exploitation dont elle a été victime depuis vingt ans, il faut un leadership fort, participatif et inclusif pour promouvoir un nouveau programme de développement qui fait défaut. Face à la situation, des noms sont cités, particulièrement celui de Kayamba Tshitshi Ngoy Ndouba. Qui est-il réellement et de quoi peut-il être capable pour le rayonnement de la province ?
Sept ans après le découpage du pays en 26 provinces, on connaît maintenant ce qu’elles valent en termes de faiblesses, forces et menaces. Néanmoins, chaque province a des atouts en forme d’opportunités qui, s’ils sont bien exploités, peuvent assurer son avenir socio-économique. Cela demande une vision, des idées nouvelles incarnées par une nouvelle élite. La province de la Lomami n’échappe pas à cette réalité.
En effet, la population dans la province se plaint de l’affaiblissement du pouvoir d’achat, de la dégradation et du dysfonctionnement des services socio-économiques de base, du taux élevé de chômage, de l’insécurité alimentaire, de la dégradation des infrastructures de base, etc.
Les vieux de la vieille ont déçu
Tout le monde parle de changement, d’un souffle nouveau. Mais comment peut-on s’engager aujourd’hui dans le développement de la province de Lomami sans tenir compte des acteurs ? Ils sont nombreux, les originaires de cette province qui ont occupé et/ou exercé des postes et des fonctions politiques importants dans les différents gouvernements qui se sont succédés ; qui ont été députés ou sénateurs ou ont été dans différentes institutions du pays.
Les vieux de la vieille ont montré leurs limites. Ils se sont enrichis au détriment de la province. L’argent qu’ils ont pu amasser, sert à construire des immeubles et des hôtels à Kinshasa, en dehors et loin de cinq territoires de la province de Lomami, à savoir Kamiji, Lubao, Luilu, Ngandajika et Kabinda.
Non, la population ne leur fait plus confiance. Leur discours ne passe plus dans l’opinion. Aujourd’hui, tout le monde a compris qu’on ne fait pas du neuf avec du vieux. C’est une réalité ! Les gens pensent que l’avenir de Lomami se fera sans ces notables autodéclarés. Ils pensent que pour relever le défi socio-économique de la province, il faut donner la chance aux jeunes aux idées nouvelles pour le développement de cette province.
Parmi les jeunes que la population de la province incite vivement à mettre le pied à l’étrier, le nom de Kayamba Tshitshi Ngoy Ndouba revient souvent et est le plus cité, selon des sondages in situ. Mais qui est cet homme pour être sollicité avec insistance par la population afin de jouer un rôle de premier plan pour le développement de la province de la Lomami ?
Celui que l’on présente aujourd’hui comme « le jeune loup du droit constitutionnel en Afrique » est un intellectuel qui ne voit pas l’avenir de son pays avec des lunettes du passé. Personne sobre aimant le débat d’idées, le professeur Kayamba Tshitshi Ngoy Ndouba est le fils de l’éminent professeur Ngoy Ndouba Kamatanda, décédé en 2001. Professeur de droit public aux universités de Lubumbashi et Kinshasa, Ngoy Ndouba Kamatanda fut parlementaire et premier secrétaire rapporteur du Haut-Conseil de la République-Parlement de Transition.
S’inspirant sans doute du parcours scientifique de son père de professeur, Kayamba Tshitshi Ngoy Ndouba est lui aussi docteur en droit (mention droit constitutionnel, UNED, Madrid) et titulaire d’un diplôme d’études approfondies (DEA) en droit constitutionnel de l’Université Complutense de Madrid et d’un master en droits humains de la même université. Il a été accrédité professeur adjoint (associé) par l’Agence nationale espagnole de la qualité et de l’accréditation, ANECA (ministère de la Science, de l’Innovation et des Universités).
Doctrinaire hors pair
Dans les milieux scientifiques, au pays et à l’étranger, le professeur Kayamba Ngoy Ndouba inspire un respect incontestable grâce à ses recherches et publications. Ses étudiants de la faculté de droit de l’Université pédagogique nationale, UPN, de Kinshasa en témoignent. Dans cette faculté, il assume la fonction de chef de département de droit privé et judiciaire.
Il enseigne également à l’Institut des droits humains Gregorio Peces-Barba, Université Carlos III de Madrid, où il dispense les cours de droit constitutionnel I et II, de justice constitutionnelle, de sociologie politique comparée, de protection juridictionnelle des droits fondamentaux, du Système régional africain de protection des droits humains.
Les résultats de ses recherches en droit constitutionnel et en sciences politiques, publiés sous forme de recherche lui attirent la sympathie et font de lui désormais un des doctrinaires hors pair. Il a déjà publié une quinzaine d’articles dans des revues scientifiques avec indice d’impact (Journal of citation report) et 8 livres monographiques sur le néo-constitutionnalisme africain et le constitutionnalisme de la RDC.
Beaucoup de chercheurs le consultent pour ses travaux portant sur les constitutions post-autoritaires des États francophones d’Afrique noire, car il s’intéresse particulièrement aux approches constitutionnelles novatrices et à la manière dont elles ont fait leurs preuves dans la pratique. En réalité, il veut appréhender comment les modèles institutionnels « made in Africa » résolvent les problèmes constitutionnels et comment les pratiques spécifiques que leurs contextes complexes ont générées, contribuant ainsi à l’analyse systématique des domaines d’innovation du droit constitutionnel des États africains. Car pour lui, ce n’est pas pure fiction, c’est pourquoi il a créé à Kinshasa le Centre congolais d’études et des recherches constitutionnelles (CCERC) qu’il dirige.
Prise de conscience et nouveau leadership
Au-delà de son parcours scientifique, le prof Kayamba Tshitshi Ngoy Ndouba a une passion pour son pays et une vision de l’avenir de la province de la Lomami. C’est aussi pour ça qu’il a décidé de rentrer au pays. Lorsqu’on discute avec lui son défi majeur est celui de la structuration des projets. Il est convaincu qu’en tant qu’intellectuel africain ayant évolué en Occident, il a un rôle plus important à jouer dans le pays et dans sa province. Non seulement de former les jeunes universitaires mais surtout d’y assumer un leadership fort, participatif et inclusif.
En Espagne et au Canada où il a résidé, il a travaillé, par exemple, à des projets structurants en faveur des migrants. Aujourd’hui, Kayamba est sollicité par des sociétés, des organismes et des particuliers qui le consultent régulièrement sur les opportunités d’investissements en RDC.
Le professeur Kayamba Tshitshi Ngoy Ndouba apprécie à sa juste valeur la sollicitation inédite de la population. C’est une offre politique qu’il ne balaye pas du revers de la main. « En effet, explique-t-il, le pays vit aujourd’hui une époque plus importante, celle de prise de conscience, avec un nouveau type de leadership tant politique qu’économique ». Pour cela, il faut une jeunesse consciente et déterminée, poursuit-il. Aujourd’hui, pense-t-il, les jeunes doivent éviter l’erreur de jouer un rôle d’observateur, de spectateur dans cette mutation. Le moment est donc venu que les jeunes loups fassent partie des acteurs de notre destin commun au lieu de rester bras croisés ».
Béni Kinkela
Votre article tombe à point nommé, parce-que Lomami est dans un état pitoyable et qui demande une thérapie de choc. Et ce thérapeute est le prof Kayamba parce que ayant dans son ADN le souci de ce coin oublié par ses propres fils,on peut avoir espoir en cette personne aux propres.
Un nouveau courant de développement de la province de lomami est entrain d’être mis en place par le professeur TSHITSHI. J’admire la manière technico-scienfique qu’il essaie d’évoquer pour sortir cette province du gouffre de pauvreté et de misère.