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Réflexion de l’urbaniste Fiston Ilangi sur la problématique des embouteillages dans la ville de Kinshasa

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Réflexion de l’Urbaniste Congolais Fiston ILANGI NDEKE, chargé de Communication et Relations Publiques de la Corporation des Urbanistes Congolais sur la problématique des embouteillages dans la ville de Kinshasa

La ville est comme un système composé de plusieurs éléments et ces derniers sont en interactions perpétuelles. Il sied de préciser ici qu’une ville est toujours multi fonctionnelle mais elle a ce qu’on appelle la « fonction d’une ville » sinon la « profession » exercée par la ville, sa raison d’être. Seule l’étude de la population par profession permet de préciser la place relative à chacune d’elles.
Avec le temps, les fonctions des villes se modifient.
Les fonctions urbaines les plus rencontrées sont les suivantes :commerciale, administrative, industrielle, résidentielle, financière, religieuse….

Malgré la multi fonctionnalité d’une ville, il y a ce qu’on appelle en urbanisme les 4 fonctions cardinales sinon principales d’une ville qui sont : habiter décemment, travailler décemment, circuler décemment et se divertir décemment . ces 4 éléments forment un système urbain et permettent de vérifier le niveau de fonctionnement d’une ville. Lorsqu’un élément de ce système urbain a un problème c’est tout le système qui est bloqué et cela entraîne un dysfonctionnement urbain c’est le cas actuel de la ville de Kinshasa. La 3e fonction principale (circuler décemment) pose toujours problème et du coup la ville est embouteillée voir même paralysée. Circuler décemment est une fonction essentielle de la vie urbaine. La circulation urbaine est l’expression de transport urbain qui recouvre les différentes sortes d’échanges entre des personnes, les biens et les services. La voirie urbaine est l’ensemble des voies de communication de la ville livrées au public.
Or actuellement circuler sur les routes de Kinshasa devient presqu’un calvaire. Des embouteillages monstres sont constatés sur les artères de la capitale et cela ont carrément poussé bon nombre de Kinois à changer les habitudes.
Face à cela, il faudrait faire un diagnostic urbain approprié sinon une autopsie tout en utilisant une approche participative et systémique et au finish esquisser quelques perspectives d’avenir.
Nous précisons aussi que Kinshasa n’est pas la seule ville embouteillée au monde mais du moins ailleurs l’on fait quand même un effort de pallier à cela.

Pourquoi la ville de Kinshasa est toujours embouteillée ?
La construction des Sauts-de-mouton à Kinshasa: problème ou solution ?
Que faire pour y remédier ?

De part sa conception coloniale, Kinshasa était une ville ségrégationniste. Il y avait une cité des blancs(Gombe) et une cité des indigènes sinon une cité dortoir. Dans la zone des blancs, l’on y trouvait plusieurs infrastructures et équipements collectifs avec des zones tampons et qui faisaient appel aux ouvriers pour le travail. Cette situation entraînait et entraine toujours jusqu’aujourd’hui un mouvement pendulaire perpétuel c’est-à-dire le matin tout le monde a tendance à aller en ville(nakeyi ville) et le soir le mouvement contraire (nazongi ndaku). Comprenez déjà qu’il y a un sérieux problèmes d’équipements collectifs. Un équipement collectif est synonyme de concentration. Les équipements collectifs de Gombe font appel aux gens avec une concentration énorme. Le déficit en terme d’équipements collectifs dans les communes de Kinshasa est déplorable et cela entraîne des mouvements pendulaires vers Gombe ( le sous équipement des cités dortoirs de Kinshasa). Étant donné qu’on n’a pas aussi assez de routes cela cause des embouteillages terribles dans la ville. Pourquoi pas équiper ces cités dortoirs et procéder à la décentralisation de certains services ?

Souvenez-vous en amont lors du lancement de construction des sauts-de-mouton , nous avions dit à l’époque que cela n’était pas une panacée et ne va pas résoudre le problème des embouteillages mais d’aucuns nous prennent pour des opposants. Où en sommes-nous aujourd’hui ?
Une remise en question s’impose…
Une ville, il faut la raisonner, puis composer le cadre de vie des hommes : raisonner, composer une ville c’est-à-dire organiser les éléments de telle façon que la suppression d’un seul d’entre eux risque de rompre l’harmonie générale de la ville. C’est-à-dire faire de l’urbanisme.
60 ans après l’indépendance de la RDC, pourquoi nos autorités politico urbaines ne font pas appel aux urbanistes, médecins de ville pour raisonner, composer et gérer la ville? Pourquoi ces dernières n’arrivent toujours pas à comprendre que le secteur de l’urbanisme et habitat est purement technique et réservé aux initiés? Nous y reviendrons ….

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