Accueil Politique « Devoir nostalgique : lorsque UDPS originelle fut un patrimoine national »

« Devoir nostalgique : lorsque UDPS originelle fut un patrimoine national »

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Tribune De Daniel MAKILA

Daniel MAKILA révèle la mémoire nostalgique de l’Union pour la démocratie et le progrès social(UDPS) originelle qui fut selon lui un patrimoine pour la République Démocratique du Congo.

Dans une tribune dont une copie est parvenue à la rédaction de Kin24.info , l’analyste politique Daniel MAKILA constate la prise d’un piètre coup de vieux de la fille aînée de l’ex-opposition.

Voici l’intégralité de sa tribune :

Après une mutation tendant désormais vers la dérive idéologique sectaire, force est de constater que l’une des héritières de la fille aînée de l’ex-opposition a pris un piètre coup de vieux. Evidemment pour l’histoire, il sied de reconnaître au Parti Lumumbiste Unifié (PALU) d’Antoine Gizenga, son ancienneté en tant qu’opposition structurée au régime dictatorial du Maréchal Mobutu. Celle-ci a évolué plus en exil, que dans sans clandestinité au pays. Par contre l’UDPS des pères fondateurs d’heureuse mémoire a construit tout son aura au pays, endurant des sacrifices dignes d’une lutte de la résistance patriotique à la Nelson Mandela. Aujourd’hui, à l’observation des faits et gestes, les rides pris par l’UDPS/Tshisekedi ne semblent pas rimer avec sagesse et esprit de sauvegarde de cet acquis historique. Pourtant, son rôle de gardien du temple aurait été à l’étape actuelle de notre marche vers l’émergence politique de s’assumer comme la référence du village. Et pourquoi pas comme le rassembleur de toutes les sensibilités sociaux-démocrates auprès de qui la jeune génération se rend en pèlerinage pour se ressourcer.

BREF RAPPEL HISTORIQUE.

Courant 1990, l’ouragan de la perestroïka de l’ancienne URSS stalinienne n’épargne aucun régime fondé sur la réclusion à la pensée unique. L’UDPS née dans la clandestinité sous la chape du régime répressif du MPR parti-Etat, s’active désormais au grand jour à la faveur de la volonté du changement qu’exprime ouvertement le peuple. L’ex-zaïrois libéré quitte le champ de l’obsession pour se muer en force de revendication radicale. Le zaïrois découvre les libertés publiques, notamment celle de se choisir son parti politique autre que celui imposé de gré ou de force par la répression et le monolithisme fondamentaliste. C’est ainsi que par milliers le zaïrois adhérent massivement avec cerveaux et muscles à l’UDPS. La carte de membre de l’UDPS est une pièce d’identité authentique, même la nuit face aux gendarmes, la redoutable police de l’époque. Les meetings de l’UDPS font le plein à craquer à chaque évènement. On y va avec sa volonté comme au derby Vita-DCMP. L’opposition n’avait qu’un seul nom. Ayant compris le défi qui se plante devant lui, le pouvoir chancelant du président-fondateur anticipe la manœuvre. Il reconnaît publiquement l’UDPS comme deuxième parti politique et par conséquent, le seul vrai interlocuteur face à lui et son MPR. Celui-ci devient par la contrainte des bouleversements juridiques et politiques un simple fait-privé. Pour les besoins de sa survie politique un troisième parti politique, dénommé FCN (Front commun des nationalistes), est fabriqué de toutes pièces par Mobutu lui-même.  

L’UDPS OU LA LOCOMOTIVE DE L’USORAL

Ainsi, le multipartisme, d’abord à trois (3) parti, est-il de nouveau tenté après l’expérience des années 60. Toutefois, le rouleau compresseur de l’opposition (UDPS) va contraindre le Maréchal Mobutu à décréter le multipartisme intégral le 6 octobre 1990. L’opposition gagne ainsi sa première bataille de la période de transition. En une année déjà, le pays comptera plus de deux cent (200) partis politiques. L’écrasante majorité n’étant parti politique que dans les mallettes de leurs president-fondateurs et se déclarant tous opposant au MPR du Président Mobutu. C’est dans cette mouvance que va naître l’Union Sacré de l’Opposition Radicale (USOR), puis un peu plus tard, l’Union Sacré de l’Opposition Radicale et Alliés (USORAL) avec comme locomotive, l’UDPS. En fait, ces alliés de l’UDPS, ne sont que des mobutistes opportunistes ayant traversé la rue à la recherche de « virginité politique ». L’histoire retiendra plus tard qu’ils seront d’une grande capacité de nuisance au processus de transition jusqu’à l’arrivée de l’AFDL le 17 mai 1997.

QUESTIONS ????

Combien parmi les membres actifs de l’actuelle UDPS connaissent l’histoire et le contenu de la célèbre lettre ouverte de 52 pages, écrite le 1 novembre 1980 au citoyen président-fondateur du mouvement populaire de la révolution, président de la république par un groupe de 13 parlementaires ????? Je parie, pas grand monde. Autant qu’un chrétien connait la Bible, un militant de l’UDPS digne de ce nom, mais aussi tout patriote congolais doit avoir ce bréviaire au bout de son lit. Combien savent que ce mouvement appelé « conspiration de la st sylvestre » est la matrice par laquelle l’UDPS verra le jour le 15 février 1982 ???? Combien savent qu’au sortir du monopartisme en avril 1990, l’UDPS avait été dirigée par un directoire composé de 4 co-présidents (Marcel LIHAU, Etienne TSHISEKEDI, Frederic KIBASA MALIBA et Vincent MBWAKIEM et un secrétaire national (Faustin BIRINDWA), un leadership exemplaire, car représentatif de l’ensemble de l’espace sociologique national ? Combien se rappellent que la première alternance démocratique en Rdc, du moins sa préfiguration, s’est effectuée un certain matin du 15 août 1982, lorsque le leader incontesté de l’opposition, en l’occurrence, le Président Etienne TSHISEKEDI est élu premier Ministre avec plein pouvoir pour conduire la transition issue de la Conférence Nationale Souveraine (CNS) par une écrasante majorité des délégués à ce forum ? Combien savent que ce jour-là, après des années de dictature, l’espoir d’un vrai changement était né vu l’accueil et la liesse inédite des populations ?

LA VISION DU PRÉSIDENT FATSHI MISE EN MAL PAR LES EXTREMISTES DE SON PARTI POLITIQUE

C’est simplement le jour et la nuit, entre l’UDPS originelle de nos débuts de lutte pour la démocratisation du pays et ce qui en est réduite aujourd’hui à une coterie, que des mechantes langues vont jusqu’a traiter d’anarcho-tribaliste et de profito-situationniste. D’autant plus que des observateurs avisés sont abasourdis par l’élan de destruction organisée par des extrémistes de ce parti politique visant à liquider les acquis hyper-sacrés du processus de démocratisation du pays. L’alternance obtenue grâce à la sagesse et clairvoyance politique du président sortant, le Sénateur à vie Joseph KABILA KABANGE, est un acquis résultant des efforts de plusieurs années de sacrifices multidimensionnels depuis les accords de LUSAKA en passant par Sun City. Cet élan a été courageusement maintenu jusqu’à l’organisation des trois cycles électoraux sur base d’une constitution, cette fois-ci acceptée par tous (très important de le souligner et de le rappeler). Le processus de démocratisation du pays démarré le 24 avril 1990 a ainsi vu son parachèvement couronné le 24 Janvier 2019. Cette sorte d’entrée en terre promise est l’oeuvre de Joseph Kabila, digne héritier du combat de Patrice Emery Lumumba, de la vision des 13 parlementaires et de la révolution du 17 mai 1997. Ces acquis indéniables, y compris la cohésion nationale et le nouveau code minier, demeurent pour nous tous des bijoux de famille à préserver jalousement, en tant que ressources politiques, morales et spirituelles de la continuité vers l’émergence du pays. Une seule illustration parmi tant d’autre pour comprendre l’importance de cet enjeu national et patriotique. *Comment être un politique républicain et avisé, mais en même temps ignorer le coté visionnaire du vaste programme de gratuité de l’enseignement fondamental endossé par le président Antoine Felix Tshisekedi Tshilombo ??
Pourtant, ce programme s’inscrit sur la durée au regard de l’énorme sacrifice financier qu’il va engloutir pendant des longues années encore, mais aussi du retour sur investissement par rapport à la qualité de l’homme attendu à long terme. Faudra-t-il un dessin pour comprendre que la stabilité des institutions et la paix politique est le facteur majeur qui doit accompagner ce programme jusqu’aux lointains premiers résultats qui ne sauraient s’accommoder dans l’entretemps des troubles politiques ? Autant le mobutisme et les conflits dus à la longue transition de 1990 à 2006 ont anéanti notre tissu socio-économique, de la même manière, il faut du temps pour remonter du gouffre pour reconstruire un nouveau Congo. Le devoir de faire en sorte que la calebasse ne se casse en plein parcours ou à l’entrée du village est une exigence patriotique. D’ou, le soutien à la coalition FCC-CACH en tant qu’union qui doit fédérer les forces spirituelles et intellectuelles de tous les compatriotes autour de l’idéal visant la poursuite sans désemparer de la reconstruction nationale. C’est une responsabilité historique, à charge du président Felix Antoine TSHISEKEDI en tant que garant de la stabilité nationale et du bon fonctionnement des institutions. Les irréductibles de son parti qui doivent l’y aider dans cette lourde mission1 semblent vivre dans une autre planète.

Daniel MAKILA, Analyste Politique.

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