Dans le but de transformer le paysage de Yangambi en un pôle de recherche, conservation et développement, l’Union européenne a investi depuis 2017 dans la formation de capital humain, la création d’opportunités économiques, et la promotion de la recherche appliquée en tant que moteur du développement local.
Près de trois ans après son lancement, le projet Formation, Recherche et Environnement dans la Tshopo (FORETS), coordonné par le Centre de recherche forestière internationale (CIFOR) et ses partenaires, a créé plus de 600 emplois directs, formé plus de 220 étudiants de troisième cycle, restauré près de 300 hectares de terres dégradées, et planté environ 300,000 arbres. C’est ce qu’ont indiqué les représentants du projet lors d’une conférence de presse organisée par la Cellule d’appui à l’Ordonnateur national du Fonds Européen de Développement en Rdc (COFED) à Kinshasa.
« L’une des activités principales du projet, mise en œuvre avec l’Institut National pour l’Étude et la Recherche Agronomique (lNERA), la plantation d’arbres pour améliorer la qualité du sol des terres dégradées et pour produire de la biomasse, a atteint environ 10.000 arbres plantés par jour cette saison » a expliqué Abdelaziz El Bayed, directeur des opérations du projet FORETS. Et d’ajouter : « Cette initiative ne répond pas seulement aux besoins énergétiques locaux, elle permet également de réactiver l’économie locale et de générer des emplois verts ».
Parmi les autres activités de développement en cours, a-t-on appris, figurent la formation d’entrepreneurs locaux et l’introduction de techniques d’agroforesterie. Le projet, en collaboration avec l’Université de Kisangani (UNIKIS), le Musée royal d’Afrique centrale (MRAC) et le Jardin Botanique Meise, a également réussi à relancer des initiatives de recherche de haut niveau pour promouvoir une meilleure compréhension et conservation des forêts du bassin du Congo, a expliqué Silvia Ferrari, scientifique du CIFOR.
« En 2018, FORETS et l’INERA ont inauguré le premier laboratoire de biologie du bois en Afrique sub-saharienne, et ont aussi rénové l’herbier de Yangambi, qui a l’une des collections botaniques les plus précieuses du continent » a-t-elle déclaré. Une tour à flux de carbone, la première du genre en Afrique centrale, sera également inaugurée en 2020 grâce à l’appui scientifique et technique de l’Université de Gand, l’entreprise R&SD, et l’École Régionale Postuniversitaire d’Aménagement et de Gestion intégrés des Forêts et Territoires tropicaux (ERAIFT).Le projet, qui se déroulera jusqu’à la fin de 2021, devrait avoir des effets sur le long terme dans l’amélioration de la gestion des forêts et la promotion des moyens de subsistance durables. « Notre but ultime est de faire en sorte que les forêts contribuent au bien-être de tous les habitants du paysage de Yangambi et, plus généralement, de la province de Tshopo » a conclu A. El Bayed.Lepetit