On dit souvent tel père, tel fils, mais l’exception vient de Sosthène Mova Kawen, cette jeune auteure pour qu’on dise désormais tel père, telle fille. On comprend que le talent du père, Henri Mova Sakanyi, a été transmis intégralement avec la même fidélité à sa fille, Sosthène Mova Kawen. « Parcelles de vie », ce coup d’essai qui se veut coup de maître, est la première œuvre de Sosthène Mova Kawen, celle-ci une jeune auteure native de Lubumbashi, en République démocratique du Congo, dont le penchant de littérature s’est vite fait remarquer dès son jeune âge.
Le premier livre de Mova Kawen a été porté sur les fonts baptismaux le vendredi 20 juillet 2018 par le professeur Lye M. Yoka, directeur général de l’Institut national des Arts. L’espace » Showbuzz » qui a servi de cadre à la cérémonie de vernissage organisée avec tact par « Carrefour Congo Culture » a reçu différents invités venus de tous les horizons.
Ce recueil de presqu’une centaine de pages, soit 92, est constitué de trois nouvelles : – « Fragmentée », – » L’Usurpatrice » et « Innocentia » dont la lecture convainc le lecteur à en tirer une conclusion hâtive sur le dénouement de l’histoire. Mais non, l’auteure dénoue l’histoire d’une manière non attendue par le lecteur. « Fragmentée » explique l’amour d’une fille à attendre quinze ans le retour du fiancé qui l’a rendue folle effectivement, Marina, avait l’espoir qu’il reviendra, et il est revenu.
Tandis que « l’amour académique d’Ophelia Kalondo » a disparu alors qu’on l’attendait à un dénouement heureux. Dans toutes ces nouvelles, le style est simple, pittoresque et vraiment naïf. Les phrases sont courtes, construites, pour simplifier la phraséologie et la compréhension de l’histoire. « Usurpatrice », c’est l’ambition démesurée d’une femme de se venger et de profiter du travail assidu de sueur et de sang d’un homme, qui a haussé le niveau d’un parti qui a gagné les élections.
Mais, le dénigrement et les mensonges d’une femme ambitieuse a pu faire gagner cette dernière. Mais, après avoir atteint son objectif d’évincer un homme, elle se rend compte que la conscience la tarauder chaque jour qu’elle a triché et menti pour arriver à ce poste. Et contre toute attente, elle a démissionné de son poste et a demandé pardon aux électeurs qui lui ont fait confiance. Cette nouvelle est vraiment nécessaire à lire pour comprendre les intrigues et pourquoi » la présidente » du parti a démissionné.
Les acteurs principaux : Regina Luendo Lukanza, Matheo Kapinga – président déchu -, et sa femme autoritaire Juliette Kapinga qui a apprivoisé son mari. Cette nouvelle met en lumière l’attitude d’une jeune femme qui arrive en politique. Le premier objectif qu’elle s’assigne : être le leader du parti. Tous les moyens sont bons pour arriver au sommet. La politique n’est pas une affaire de cœur, c’est-à-dire les sentiments ne comptent pas.
C’est ici qu’intervient une jeune journaliste, qui révéla la nature de madame la députée. Elle commence par être une jeune stagiaire dans le parti. Après quelques temps, elle évince Matheo Kapinga, président du parti MCR, Mouvement citoyen de renouveau. « Innocentia », c’est la dernière nouvelle qui vient clôturer le recueil de Sosthène Mova Kawen. Elle met en scène une comptable accusée à tort et à travers, et s’est retrouvée à la barre d’un tribunal.
Elle a eu la malchance d’avoir les siens comme témoins à charge. Elle s’est vue condamnée à la prison à perpétuité à cause de son innocence. Le livre de Sosthène Mova Kawen laisse le « goût » du revenez-y. Le lire procure une délectation.
À l’instar de son géniteur, l’on ne peut que souhaiter une fructueuse carrière à cette jeune auteure venue élargir la sphère de la littérature d’ici et d’ailleurs. Bon vent Sosthène !
DAVID MUTEBA KADIMA