À quelques mois de la date fixée pour les élections programmées par la CENI, conformément à son calendrier, des voix s’élèvent pour contester en premier lieu le fichier électoral, la machine à voter et ensuite l’exclusion de certains candidats. Ce manque de consensus à pour source le doute créé sur ces données, qui auraient pu mettre tout le monde d’accord. Or, au départ on doute, les élections seront contestées, avant même qu’elles soient organisées. Et la suite, on en doute, ce sera des troubles avec mort d’hommes.
Par ailleurs, il est connu de la population qu’il existe dans le fichier électoral, des étrangers qui se seraient passés pour des Congolais et viendraient embrouiller encore plus la situation déjà confuse. En outre, tout le long de la journée, nombreux politiciens alimentent la crise du manque de confiance dans l’institution nationale commise à l’organisation de différents scrutins. Et voyez-vous d’ici à la proclamation des résultats sans que les réactions violentes viennent mettre le feu aux poudres. Par ailleurs, de 1965 à ce jour, il y a eu des gens qui ont pris des armes dans le but de prendre le pouvoir, contre ceux qui étaient au pouvoir.
Ceux que nous appellerons des seigneurs de guerre, belligérants et autres qualificatifs, en ont fait une source incontestable et efficace pour arriver au pouvoir sans passer par les urnes. Si on ne fait attention, cela pourrait se répéter indéfiniment dans notre pays sans que personne ne lève son petit doigt pour les en empêcher. On ne saurait monter sur tous les toits en criant haut et fort : « Démocratie », plusieurs fois de suites sans jamais organiser des bonnes élections avec leurs qualificatifs que tout le monde connaisse par cœur alors qu’en réalité, c’est de la mascarade. Tous ces tueurs ne se sont jamais repentis.
Ce qui veut dire qu’à chaque instant, ils peuvent se relancer dans la guerre, pour encore une fois, les avantages à être au pouvoir. Juste après la dictature qui n’a produit aucun résultat dans le sens du développement du pays, on a » inventé » la décentralisation, afin que le peuple soit le plus près possible du centre de prise de décision, car les habitants de chaque entité décentralisée se prennent en charge, essayant de trouver solution à leurs propres problèmes sur place. Compte tenu de cela, ces entités sont le premier échelon de base, qui doivent organiser les élections. Mais, on constate une propension à créer la confusion en organisant les élections d’une manière désordonnée dans le sens de répondre aux humeurs des uns et des autres. Au vu de toute cette confusion et au doute de certains, il serait logique de trouver une solution qui répond aux normes scientifiquement éprouvées et mondialement acceptables.
En tant que patriote, Jean Lokaka, cadre du PPRD, propose un schéma simple qui allie les normes et les standards internationaux. Ce sont en somme des préalables qui extirpent l’organisation des élections tous les griefs nuisibles, brièvement décrits ci-haut. Alors et alors seulement tout le monde ira aux élections avec les qualificatifs connus de toute la population et l’opinion tant nationale qu’internationale. Jean Lokaka cite les préalables dans l’ordre de priorité afin de donner de la crédibilité aux résultats de scrutins.
1. Le recensement général de la population congolaise, depuis celui de juin – août 1983. Il ne durera pas deux ans, mais seulement quelques mois. Comment ? On se souviendra que c’étaient des enseignants qui furent « agents recenseurs » après juste quelques séances de formation, avec des registres « manuels » alors qu’aujourd’hui, à l’ère de l’informatique, tout peut aller très vite;
2. Identification des Congolais. On se rendra compte que beaucoup d’étrangers se sont faits enregistrés. Donc, après recensement, on n’aurait plus de faux Congolais ;
3. La CENI doit donner le statut de ses agents. Sont-ils des fonctionnaires ou des agents privés pour le compte de la CENI. Pourquoi ? Parce que celui qui exécute un travail doit être bien rémunéré pour qu’il soit efficace et motivé pour le faire;
4. La mise sur pied d’une commission Vérité et Réconciliation, avec tous les belligérants. Il faut rappeler que pendant la transition de 2003 – 2006, cette commission, née depuis Sun city, a bâclé son travail. Les conséquences, nous en subissons aujourd’hui. Il existe encore des guerres entre communautés dans plusieurs provinces. Pourquoi ? Parce que le peuple ne s’est jamais réconcilié avec lui-même. Aucun pacte de paix n’a jamais été signé. Personne ne se sent engager à respecter ce qui aurait pu exister comme ce pacte de paix. Ces guerres sont déclenchées par manque de ce pacte de paix ;
5. Le système d’organiser les élections est biaisé. On commence du sommet à la base, alors que c’est le contraire qui devrait s’exécuter, c’est-à-dire de la base au sommet. Cela dans le but de respecter constitutionnellement la décentralisation, érigée en solution contre la dictature. Organiser les élections dans le sens contraire c’est une violation flagrante de la Constitution ;
6. Enfin, les élections couplées créent trop de problèmes et des situations de confusions. Le peuple ne s’y retrouve pas. Organiser les élections à chaque échelon, sans précipitation. En tout état de cause, tout doit être remis à zéro !
DAVID MUTEBA KADIMA