Des sources médiatiques auraient rapporté que le chargé de mission du Chef de l’Etat en charge de l’ADPI (Agence pour le développement d’Inga-RDC), M. Bruno Kapandji Kalala séjourne depuis samedi dernier à Paris en France, où il va tenir des réunions stratégiques avec un groupement conseil du gouvernement et deux consortia sur le projet d’Inga. A cet effet, les organisations de la Société civile (OSC) œuvrant dans le suivi du projet Grand Inga, et Inga 3 particulièrement, en République démocratique du Congo, ont réagi.
Dans leur communiqué de presse conjoint rendu public ce mardi 12 juin 2018, ces OSC font savoir à l’opinion tant nationale qu’internationale, qu’elle reste très inquiète sur la gestion opaque du projet Inga 3. Aussi, constatent-elles que le gouvernement congolais n’est pas disposé à améliorer le niveau de la transparence dans la gestion de ce projet.
« Une situation ici traduite par l’absence d’une consultation préalable des populations et communautés locales ; la rétention de l’information, notamment, le cas de l’Ordonnance n°004/018 portant dispositions complémentaires relatives au statut, à l’organisation et au fonctionnement de l’Agence pour le développement et la promotion du projet Grand Inga « ADPI », non disponible pourtant adoptée le 09 janvier 2018 », indique ce communiqué.
A travers lequel, ces OSC font également savoir que, la Société civile est partie prenante au projet, mais elle se retrouve très marginalisée dans le processus, puisqu’écartée sur le mécanisme de partage d’informations, « pourtant elle porte la voix des communautés locales et de la population congolaise ».
De ce fait, les organisations de la Société Civile Congolaise, font savoir à la communauté tant nationale qu’internationale que « soutenir un projet qui ne respecte pas les normes et lois au niveau interne et externe, notamment en rapport avec l’implémentation des études d’impacts environnementaux et sociaux avant le lancement des appels d’offres, ainsi que sur l’accès à l’information pour tous, serait soutenir un projet qui aura des effets irréversibles sur la Rdc ».
D’autant plus que, selon elles, les effets du projet Inga 3 auront un impact direct sur l’environnement, à travers la modification des écosystèmes fluviaux et la survie de certaines espèces aquatiques. Mais aussi, dans le déplacement forcé des communautés locales ; ainsi que sur l’économie du pays avec un endettement probable.
Pour ces raisons cardinales, les organisations de la Société civile (OSC) œuvrant dans le suivi du projet Grand Inga et Inga 3, plus de 45 qui ont signé ce communiqué conjoint, recommandent au Gouvernement de la République de décréter un moratoire sur le projet Inga 3.
Rappel des faits
Après Inga 1 et Inga 2, le Gouvernement de la République s’apprête à lancer le Projet de construction du barrage d’Inga 3 basse-chute, d’une capacité de 4.800 Mw. Le coût pour la réalisation de ce projet oscille autour de 12 milliards Usd. Et un consortium privé (ou développeur du projet) se chargera de la construction du barrage ainsi que d’autres infrastructures sur le site.
Pour le Gouvernement, c’est la première phase de l’aménagement du Grand Inga (complexe énergétique d’une capacité de 40.000 mégawatts dans la province du Kongo central) en une série de projets hydroélectriques. La Société civile quant à elle, s’implique à la réalisation du projet Grand Inga (développement du site d’Inga, de 3 à 8, pour plus de 100 milliards Usd).
C’est dans ce cadre que la Société civile mène des plaidoyers en diverses directions pour que ce projet Inga 3 Bc profite plus à la population congolaise.
Lepetit Baende