Dans une tribune parvenue à la rédaction de Kin24.info ce jeudi 03 mai, soit deux jours après l’adoption de la loi sur la répartition des sièges à l’ Assemblée Nationale, Papy Tamba estime qu’il est impérieux et judicieux de commencer par les élections locales et provinciales. Selon lui dans le contexte actuel de la RDC, organiser l’élection présidentielle et législative avant les élections locales et provinciales, conduira le pays presqu’à un arrêt cardiaque.
Vous trouverez ci-dessous le texte.
TRIBUNE 2: POUR LA RÉVISION DE L’ACCORD DE LA SAINT SYLVESTRE, COMMENCER PAR LES ÉLECTIONS LOCALES ET PROVINCIALES
Arrivé en 2013, alors que le tristement célèbre M23 venait à être vaincu, la CENI, qui venait de changer son Président pour satisfaire à la demande de l’opposition et de la communauté internationale, prend ses responsabilités et propose un schéma pour combler le déficit que nous avions en matière électorale. Tout naturellement, l’accent va être mis sur les locales. En 2014, elle publie même un calendrier électoral qui sera rejeté, au motif d’être partiel. En d’autre terme, tout le regard de l’opposition congolaise n’était désormais fixé que sur un individu et non sur sa fonction. Et sans surprise, sous l’influence du cardinal Monsengwo, la CENCO n’a pas été en reste. C’est alors que s’est multiplié des déclarations de nos prélats catholiques et de l’opposition contre celui dont le mandat courait encore, sans se soucier des conséquences que nous observons aujourd’hui. Il faudra, dans une certaine mesure, que la responsabilité historique soit établie. J’accuse!!!
Oui, j’accuse, disait le grand ZOLA dans l’affaire DREYFUS. C’est depuis 2012 que la situation liée au mandat de nos sénateurs et institutions provinciales à pourvoir par les élections aurait été trouvée. Nous sommes aujourd’hui dans des beaux draps. Et pour cause.
1. Même si cela n’est pas illégal, le mandat des sénateurs, validé en 2007, court depuis maintenant 11 ans. Soit plus de deux mandats complets pour une seule élection. Mais cela n’émeut personne au sein de notre opposition, qui y témoigne un désintérêt étonnant. 2. Dans l’hypothèse des élections le 23 décembre 2018, la remise et reprise entre l’ancien locataire du palais de la nation et son nouvel occupant se fera en présence du même sénat, investi depuis 2007. Incroyable!!!
3. À ce sujet, en rapport avec la problématique que j’ai posée dans les réseaux sociaux, deux thèses s’affrontent. Pour certains, l’ancien président devrait attendre l’installation du nouveau sénat, avant de faire prévaloir son droit de sénateur à vie. Et d’autres disposent qu’il peut intégrer l’ancien sénat. Mais pour ma part, je pense que toutes ces réponses ne visent qu’à donner la forme, sur un problème dont on manque visiblement de solution. Sénateur à vie, il ne suffit pas seulement de le dire, mais il faut aussi et surtout en définir le contenu.
Dans cette tribune 2, j’exprime mes inquiétudes sur l’avenir de nos institutions. C’est désormais tous les jours que j’y réfléchis. Continuez à circuler dans un véhicule que l’on sait en panne, mais en faisant fi de ces pannes, est un danger permanent qui peut conduire à des graves accidents. J’en appelle à la raison, le risque est certain et le ciel est sombre. Réparons ce véhicule qui nous conduit tous!
Ceci ne voudrait pas dire que je remet en cause la tenue des élections pour le 23 décembre 2018. Loin s’en faut. Mais je propose une révision de l’accord de la saint sylvestre et ses conséquences dans le calendrier de la Ceni. Pour ma part, avec la loi sur la répartition des sièges en cours, je pense que nous pouvons commencer par les élections des députés provinciaux, adoubées des élections locales le 23 décembre 2018. Ce serait logique et plus responsable. A la Ceni de nous dire si la tenue de ces élections est possible à la date indiquée, sans la machine à voter. Ici, dans ces tribunes, il ne s’agit pas de faire de la politique politicienne, mais de penser à l’avenir de nos institutions.
Je reviendrai à La Tribune 3 pour la suite.
Papy TAMBA.