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Transfèrement des eaux du fleuve Congo : la Société civile dit « non » au projet Transaqua

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Les organisations de la Société civile réfutent sur toute la ligne ce projet, qui selon elles, viole massivement la Constitution de la République démocratique du Congo, et de surcroit, d’autres textes légaux du pays. Elles recommandent de ce fait au Chef de l’Etat de prendre les dispositions qui s’imposent pour garantir la sécurité et la sécurité nationale. Ainsi, lancent-elles la campagne : « Ne touche pas à ma rivière, à mon fleuve, à mon eau… ».

Le fameux projet transaqua consistant au transfèrement des eaux de la rivière Oubangui vers le lac Tchad en état très avancé d’assèchement, est très contesté par les Organisations de la Société civile (OSC) congolaises. Celles-ci ont réagi négativement à la suite de ce qui a été convenu lors de la dernière conférence internationale sur le lac Tchad tenue du 26 au 28 février à Abuja dans le cadre de la campagne internationale sur la sauvegarde du lac Tchad.

Notamment, d’approuver le Projet de transfert des eaux interbassins (PTEIB) comme étant un projet du genre partenariat gagnant-gagnant aussi bien pour le bassin du Congo que pour celui du lac Tchad ; et de mobiliser des ressources techniques et financières nécessaires pour les études et la mise en œuvre du projet.

En réponse à cette Déclaration d’Abuja, les Organisations de la Société civile de la Rdc réfutent énergétiquement et disent « non » à ce projet, qui selon elles, viole les dispositions de la Constitution de la Rdc ainsi que d’autres lois du pays. Réunies autour de la CORAP (Coalition des organisations de la Société civile pour le suivi des réformes et de l’action publique), elles ont analysé ce mercredi devant les médias, le contexte sur le niveau de la gestion des rivières en Rdc.

A cette occasion, la Société civile congolaise se pose des questions sur la vraie motivation de ce projet Transaqua. D’autant plus que ce projet, a expliqué le secrétaire technique de la CORAP, M. Emmanuel Musuyi, lors de la conférence de presse qu’il a animée hier, comporte plusieurs conséquences.

Entre autres, les menaces sur la sécurité et la paix en Rdc ; les menaces économiques avec impacts négatifs ; la violation des normes internationales et nationales (dont le principe de Dublin, la Constitution de la Rdc en son article 56, la Loi n°15/026 du 31 décembre 2015 relative à l’eau dans ses articles 51 et 53, etc.) ; la perturbation du système aquatique entrainant diverses conséquences dont la diminution importante de débit d’eau ; la perturbation des écosystèmes ; l’importation des pathologies humaines, etc.

Et la Société civile fustige le silence observé dans le chef des autorités congolaises face à ce projet. Aussi, indique-t-elle qu’elle n’adhère pas à ce projet tant que le peuple congolais n’est pas consulté (par référendum).

Avant de pouvoir se soumettre à répondre aux questions des journalistes, le secrétaire technique de la CORAP, M. Emmanuel Musuyi a indiqué que la Société civile recommande au Président de la République Joseph Kabila Kabange de prendre les dispositions qui s’imposent, en tant que garant de la Nation, pour garantir la sécurité et la souveraineté nationale. Et le Gouvernement de la République est appelé à définir clairement sa position face à projet Transaqua, en se conformant à la Constitution et à la Loi sur l’eau.

Aussi, d’éclairer l’opinion sur son statut de membre observateur de la Commission du bassin du lac Tchad et de dire clairement au peuple congolais le pourquoi de sa non-participation à des rencontres internationales touchant à la souveraineté nationale de la Rdc. Au Parlement de la République, la Société civile recommande d’insérer à l’ordre du jour de la session ordinaire de mars 2018, l’examen de la question du projet Transaqua, et d’interpeller le Premier ministre quant à ce.

Les organisations de la Société civile congolaise recommandent à cet effet la communauté internationale à respecter la souveraineté de l’Etat congolais dans le traitement de ce projet. Elles demandent enfin à la population d’être vigilante et de se mobiliser pour protéger par tous les moyens, le bassin du fleuve Congo.

Signalons par ailleurs que cette conférence de la CORAP s’est inscrite dans le cadre de la célébration, pour la 4ème fois en Rdc, de la Journée internationale d’actions pour les rivières (JIAR, 21ème édition).

Lepetit Baende

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