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Budget 2018 : la part de l’agriculture toujours minimisée

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Près de quatorze ans aujourd’hui après la ratification de la Déclaration de Maputo pour l’augmentation du budget national de l’agriculture jusqu’à 10 %, la Rd Congo n’a jamais dépassé 3,66 % de la part allouée au secteur. Les paysans producteurs agricoles comme autres acteurs du secteur ne cessent de s’alarmer à ce sujet et continuent d’attirer l’attention des autorités compétentes pour l’augmentation du budget de l’agriculture. Ce, en vue de promouvoir le développement de ce secteur vital pour trois-quarts de la population congolaise.

D’aucuns n’ignorent que la loi de finances de l’exercice 2018 a été déjà promulguée par le Président de la République, après son adoption par les deux chambres du Parlement de la République. Selon le Premier ministre, budget du pouvoir central de l’exercice 2018 s’inscrit dans la droite ligne des missions confiées au Gouvernement d’union nationale.

Notamment, l’organisation des élections crédibles, libres, transparentes et apaisées ; l’arrêt de la dégradation de la situation économique du pays ; l’amélioration des conditions de vie de la population ; la restauration de la sécurité des personnes et de leurs biens sur l’ensemble du territoire national.

Dans son économie générale, le budget 2018 est présenté en équilibre, en recettes et en dépenses, à 10.313,3 milliards des francs congolais, soit 12,9 du PIB et un taux de régression de 10,5 % par rapport à son niveau de l’exercice 2017 arrêté à 11.524,5 milliards des Francs congolais. Les recettes de l’ordre de 10.353,1 milliards de Fc sont constituées des recettes du budget général évaluées à 8.927,9 milliards de Fc, des recettes des budgets annexes projetées à 917,2 milliards de FC et des recettes des comptes spéciaux chiffrées à 508,1 milliards de Fc.

Et les dépenses projetées pour l’exercice 2018 se chiffrent à 10.353,1 milliards de Fc contre 11.524,5 milliards de Fc de l’exercice 2017. Soit, un taux de régression de 10,2 %. Elles sont réparties en budget général, budgets annexes et comptes spéciaux, en équilibre avec les recettes correspondantes.

Cependant, dans ce budget de l’Etat de 2018, la part allouée au secteur de l’agriculture reste encore minime. Etant évaluée à 2,6 % du budget national, cette part de l’agriculture est très loin de répondre à l’Accord de Maputo.

Lequel accord a été ratifié par la République démocratique du Congo avec d’autres pays de l’Union africaine le 12 juillet 2003 à Mozambique, pour la mise en œuvre rapide du Programme détaillé de développement de l’agriculture en Afrique, en augmentant la part de l’agriculture jusqu’à 10 % des budgets nationaux respectifs dans les cinq ans qui suivaient.

Et les paysans producteurs agricoles congolais déplorent que depuis la ratification dudit Accord de Maputo, déjà près de quatorze ans aujourd’hui, la part allouée à l’agriculture n’a jamais dépassé les 3,66 % du budget national en République démocratique du Congo. Ils estiment que le budget national de l’agriculture en Rdc ne permet pas un fonctionnement efficace et efficient des services étatiques de l’agriculture et du développement rural, ni un appui conséquent aux organisations paysannes.

Et cela entraîne plusieurs conséquences, dont le désintéressement de la population à l’agriculture, la faible productivité dans le secteur agricole, un faible pouvoir d’achat des petits producteurs agricoles, l’exode rural, une agriculture familiale de plus en plus mise en cause, etc. A savoir, les paysans constituent plus de 70 % de la population congolaise, d’où de l’électorat national.

Voilà pourquoi, un budget consistant au secteur de l’agriculture et développement rural est vivement souhaité par les petits producteurs agricoles congolais. Leur vœu est de voir l’augmentation sensible du budget destiné à ce secteur (lui accordant jusqu’à 10 % du budget national), la Déclaration de Maputo pouvant constituer la base de départ.

A en croire les organisations congolaises des producteurs agricoles, sur les 10 % du budget de l’agriculture, au moins la moitié devrait être destinée directement à l’amélioration des conditions de travail à la base. Notamment en ce qui concerne l’accès à l’outil de production amélioré et adapté, l’accès au marché, l’encadrement technique, etc.

Ces organisations ont toujours plaidé aussi pour que l’Etat puisse appuyer et accompagner les organisations paysannes en vue d’améliorer leur travail. « Nous avons besoin d’un encadrement de l’Etat. Maintenant que nous sommes organisés, de la base jusqu’au sommet, et nous constituons 70 % de la population congolaise, nous sommes confiants que notre voix sera entendue », avait indiqué à la presse, le président de la Confédération national des producteurs agricoles du Congo (CONAPAC), M. Paluku Mivimba.

Cette Société civile paysanne est confiante qu’une fois le budget de l’agriculture augmenté, il y aura l’amélioration notamment au niveau des infrastructures agricoles (dont les routes de desserte agricole, les entrepôts de stockage, les unités de transformations, etc.) et au niveau de la formation des paysans, la vulgarisation des recherches, etc. « Ce budget peut aussi nous permettre de bien organiser nos structures parce qu’il y a dans le budget une partie pour soutenir la structuration des organisations paysannes. Mais, il faudrait qu’il y ait aussi la volonté des autorités », avait ajouté M. Paluku.

LB

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