Comme tous les autres partis politiques, la CENCO n’a aucune qualité d’interdire à n’importe quel citoyen son droit le plus élémentaire et légitime de se porter candidat à un scrutin, au motif fallacieux qu’il serait inéligible. Le droit à une candidature est éminemment constitutionnel pour chaque citoyen d’exercer sa liberté individuelle dès lors que cette démarche ne viole pas l’ordre public, quitte à faire face légalement aux exceptions prévues par les textes.
Une candidature reste une offre de postuler pour celui qui en prend l’initiative. Ce n’est pas encore l’accès au mandat qu’un candidat cherche à briguer. La République démocratique du Congo demeure un État de droit. Les contentieux en matière électorale relèvent de la seule compétence des cours et tribunaux et non de la compétence des adversaires politiques d’un potentiel candidat, soit-il la CENCO. Dans tous les cas, lorsqu’un candidat n’a pas été invalidé, son élection éventuelle sera conforme parce-que la souveraineté appartient au seul peuple et non à ses adversaires politiques.
Il est fondamentalement faux et archi-faux de prétendre que les prochaines élections du 23 décembre 2018 sont destinées à réaliser l’alternance politique. Celle-ci ne se décide nulle part au monde dans un texte de loi. L’alternance politique est un changement de majorité que le souverain primaire manifeste dans l’urne à l’occasion d’une élection à un moment comme à un autre. Si la CENCO veut de l’alternance, c’est son droit en tant que parti politique de l’opposition d’en battre campagne à l’ouverture de la campagne électorale. Mais, cela ne doit pas passer par l’invalidation par l’arbitraire des candidatures des partis politiques adverses ou par des manœuvres d’intimidation. C’est déloyale comme démarche.
Ce que la CENCO est autorisée de faire, c’est de battre campagne le moment venu comme les autres partis politiques à l’effet de gagner les élections sans qu’aucun autre parti politique ne s’arroge également le droit d’interdire aux candidats de la CENCO de se présenter à l’une ou l’autre scrutin. Si la CENCO mobilise ses partisans à la commission des actes inciviques et de violence au motif qu’elle ne veux pas que telle ou telle autre personne n’exerce son droit d’être candidat, cela doit être considéré comme de l’intolérance politique ou même du terrorisme et traité comme tel par les institutions compétentes.