Les montages financiers mal élaborés dans la plupart de projets de développement dans le secteur énergétique en République démocratique du Congo sont à la base des échecs de certains projets. C’est le cas des centrales hydroélectriques de Kakobola (dans l’ex Bandundu) et Katende dans le Kasaï.
Cette situation embarrasse les organisations de la Société civile qui suivent et qui font le monitoring des projets de développement dans le secteur énergétique. D’où l’implication du Centre national d’appui au développement et à la participation populaire (CENADEP) pour contribuer à remédier à la situation.
Cette Ong de droit congolais et organisation de la Société civile congolaise, œuvrant à travers toute la Rd Congo depuis près de vingt ans, vient ainsi d’outiller les acteurs de la Société civile pour les montages financiers des projets de développement et les normes d’études d’impacts environnemental et social. Pendant trois durant, du mardi 5 au jeudi 7 juin dernier, ces acteurs de la Société civile ont échangé sur cette problématique avec des experts du Ministère de l’Energie, de l’Agence congolaise pour l’environnement (ACE) et de la Fédération des entreprises du Congo (FEC).
Et grâce à la méthodologie utilisée, l’approche participative, les échanges d’expériences et l’approche basée sur les droits humains, ils ont pu identifier des actions de plaidoyer à court et moyen terme.
Ces rencontres n’ont eu qu’un seul objectif principal ; renforcer les capacités de la Société civile et appuyer l’échange d’expériences pour le monitoring du secteur énergétique et d’autres thèmes associés. Pour ce faire, les participants ont cogité autour de la faisabilité technique, financière, socio-économique, et environnementale de différents barrages et centrales hydroélectriques en Rdc.
Aussi, ont-ils suivi l’exposé sur les projets hydroélectriques de Kakobola, Katende, Kikimi et Inga III. Ils ont également échangé, entre autres, sur la pérennité des projets hydroélectriques ; l’énergie renouvelable et les exigences de l’industrialisation (secteurs minier, agricole, des hydrocarbures, etc.) ; et la gouvernance des projets.
Ces échanges ont donc porté sur le montage financier des projets de développement dans le secteur de l’énergie ; les normes d’études d’impacts environnemental et social ; les orientations stratégiques pour les actions de plaidoyer et enfin la production de la feuille de route pour le plaidoyer.
Ces travaux ont été menés concomitamment avec la poursuite de la campagne de la Société civile dénommée « Priorité accès des populations à l’énergie électrique en Rdc ». Lancée par le CENADEP depuis le jeudi 02 novembre dernier, cette campagne a pour objectif général d’obtenir que les candidats aux futures élections (présidentielle, législatives nationales et provinciales, des gouverneurs de province, urbaines et municipales), prennent comme l’un des leurs thèmes majeurs de campagne, la résolution des problèmes de l’énergie en Rdc.
Le CENADEP agit ainsi dans le cadre de la deuxième phase du Projet d’appui au plaidoyer pour l’accès inclusif à l’énergie financé par OSISA (Open society initiative for southern Africa), mise en œuvre sous l’égide la Coalition des organisations de la société civile pour le suivi des réformes de l’action publique (CORAP). Laquelle Corap a été mise en place par le CENADEP et le Réseau PRODDES (Promotion de la démocratie et des droits économiques et sociaux).
La Société civile réclame l’opérationnalisation de l’Autorité de régulation du secteur de l’électricité
« Nous avons organisé ces échanges sur le montage financier des projets de développement et les normes d’études d’impacts environnemental et social, pour outiller les organisations de la Société civile, qui suivent et qui font le monitoring des projets de développement dans le secteur énergétique. En même temps, nous sommes entrain de mener la campagne « Priorité énergie », qui veut que nous puissions sensibiliser la population pour que celle-ci, lors des prochaines élections, puissent faire attention aux différents candidats qui vont se présenter devant eux. Ce, pour exiger à ce que le candidat qui aura besoin de vote des populations, puisse faire de l’accès pour tous à l’énergie, une priorité », a confié à la presse M. Justin Mobomi, le coordonnateur national du Projet d’appui au plaidoyer pour l’accès inclusif à l’énergie.
Il a poursuivi que « les membres de la Société civile réunis dans le cadre de cette activité, ont besoin à ce que les femmes et les jeunes puissent avoir accès à l’énergie électrique… Notre stratégie qui est développée ici consiste à suivre de près, l’opérationnalisation de l’Autorité de régulation du secteur de l’électricité, ainsi que l’Agence nationale des services énergétiques dans des milieux ruraux et périurbains. Nous demandons au Gouvernement de nommer diligence les animateurs de ces deux structures afin que celles-ci se mettent en place. Nous voulons que l’Autorité de régulation puisse devenir opérationnelle pour aider à résoudre le problème de tarification. Il faut donc que cette instance qui joue le rôle d’arbitre soit mise en place, vraiment très rapidement ».
Et de conclure : « Nous sommes réunis ici pour se mettre d’accord sur le problème de montage financier des projets (notamment pour les barrages de Kakobola et Katende). Nous demandons au Gouvernement de laisser la tâche aux techniciens. Parce que souvent c’est la décision politique qui précède. Nous volons que la technique puisse précéder pour aider à ce qu’on puisse avoir un montage financier qui tient compte de tous les paramètres. Et que dans les décaissements des fonds, l’on puisse considérer tous les aspects possibles du projet. Les échanges que nous avons organisés entre aussi en ligne de compte dans notre plaidoyer intitulé priorité énergie ».
Lepetit Baende