Par un communiqué rendu public hier lundi 23 octobre, et signé de la main propre du Président du parti politique dont il est membre, l’UNC, le ministre d’État en charge du Budget, Pierre Kangudia, est poussé par son parti à rendre son tablier et à quitter le gouvernement de la République. Mais jusqu’au moment où nous mettons en ligne cette information, il n’a toujours pas obtempéré de manière officielle.
Suite à la récente décision de l’UNC, le ministre d’État Kangudia se trouve devant une impasse à la fois mathématique et philosophique. Oui mathématique, puisque en sa qualité de délégué de l’UNC au gouvernement Bruno Tshibala, il ne doit entretenir une relation contradictoire avec la hiérarchie de son parti. Si donc du point de vue mathématique Kangudia peut se laisser mettre la corde au cou, il n’en est nullement évident du point de vue philosophique et juridique. Car l’homme possède le libre arbitre. Les conseils, les exhortations, les préceptes, les interdits et les châtiments sont vains. Si certains politiques agissent sans aucun jugement, comme la pierre qui tombe vers le bas, d’autres cependant agissent avec discernement. Or, rien, ni le travail, ni la faveur, ni la promotion, ni la fonction politique, rien ne peut être attribué à l’homme, sans que ce dernier puisse en donner son plein consentement.
L’UNC par le biais de son Président Vital Kamhere avait déposé, en avril dernier et en main propre, le nom de Pierre Kangudia à Bruno Tshibala. Ceci, parce qu’au niveau interne celui-ci a donné son aval suite à la proposition de son parti.
La jurisprudence Liyota peut elle être remise au goût du jour par Kangudia ?
En effet, en communion avec sa base politique et à la demande de celle-ci, massée pour la circonstance, Bienvenu Liyota, à l’époque ministre de l’Environnement et Développement durable, avait refusé de se résigner à la décision de son mentor, José Endundo Bononge, qui enjoignait au délégué de son parti, le PDC, à se retirer du gouvernement Matata 2.
Mais, le jeune ministre était convaincu que J. Kabila n’avait pas l’intention de violer la Constitution comme Endundu le soupçonnait. Et voilà, aujourd’hui c’est Kangudia, l’actuel ministre d’État en charge du Budget, qui mis a la sellette par son parti sous la férule de son président Vital Kamhere. Depuis hier en fin d’après-midi, le document portant le communiqué et la signature du président Kamhere de l’UNC a fait le tour de la toile. Et les commentaires vont dans tous les sens dans la ville haute. Pierre Kangudia doit sans nul doute se prononcer dans les toutes prochaines heures. Face aux revendications mises en relief dans ce communiqué et justifiant le retrait de son délégué au gouvernement relativement à la non tenue des élections cette fin d’année, la position de Kangudia pourrait surprendre. Car, au mois de février dernier, en sa qualité de technocrate, il s’est déjà prononcé sur la même problématique, notamment en ces termes: « Il est difficile que nous puissions mobiliser 1.800.000.000 de dollars américains pour organiser les élections en 2017. Je suis réaliste. C’est impossible au regard des prévisions et des recettes disponibles, quelle que soit la personne qui viendra. Mais, je n’ai pas dit qu’il n’y aura pas d’élections en cette année ».Tels sont les propos tenus mercredi 16 février par le ministre d’État en charge du Budget, Pierre Kangudia.
Nonobstant cela, il n’avait jamais manifesté l’intention de quitter le gouvernement. S’il en avait l’intention, après avoir constaté cette difficulté, il aurait pu démissionner dès février 2017. Dossier à suivre.
Béni Kinkela