Kinshasa, le 29 avril 2025 — Dans un geste marquant, le Président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, a adressé une correspondance officielle à la Cour constitutionnelle, pour lui faire part des préoccupations soulevées lors de la plénière de l’Assemblée nationale tenue le 17 avril 2025, concernant le traitement judiciaire réservé à l’ancien Premier ministre Matata Ponyo Mapon.
Dans sa lettre, le président de la chambre basse du Parlement rappelle que « sans vouloir entraver le bon fonctionnement de la justice, et en adhérant pleinement à la nécessité de lutter contre l’impunité dans le respect de l’article 151 de la Constitution, il ressort des débats engagés au cours de la plénière […] que l’honorable Matata Ponyo Augustin est poursuivi et jugé sans que ses immunités n’aient été préalablement levées ».
Cette déclaration met en lumière un point de droit crucial : le respect des immunités parlementaires, garanti par la Constitution, pour tout sénateur ou député. Vital Kamerhe souligne ainsi l’importance de respecter les procédures légales même dans le cadre de la lutte contre la corruption et l’impunité.
L’affaire Bukanga-Lonzo, qui vaut à Matata Ponyo des accusations de détournement de fonds publics, est depuis plusieurs années au centre d’une vaste enquête judiciaire. Toutefois, le débat autour de l’immunité parlementaire relance une fois de plus les discussions sur l’équilibre entre la justice et la protection des institutions.
La saisine de la Cour constitutionnelle vise, selon Vital Kamerhe, à obtenir une clarification juridique et institutionnelle, tout en s’assurant que les principes démocratiques et constitutionnels de la République Démocratique du Congo soient respectés.
Cette démarche pourrait avoir des conséquences importantes sur la suite de la procédure judiciaire, mais également sur les relations entre les institutions du pays.