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Tshopo : traitements inhumains sur la RN4 – les Wazalendo sèment la terreur sous couvert de sécurisation

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Sur la route nationale numéro 4 (RN4), entre Kisangani et l’Ituri, des scènes de violences inouïes se répètent au grand jour, dans une indifférence officielle qui scandalise les usagers. Des passagers d’un bus en provenance d’Isiro ont brisé le silence ce week-end, dénonçant avec fermeté les exactions infligées par des éléments armés se réclamant du mouvement Wazalendo.

Selon plusieurs témoignages concordants, l’attaque s’est produite le samedi 19 avril, aux alentours de 21h, à environ 26 kilomètres de Kisangani. Le véhicule de transport en commun, appartenant à une agence opérant sur l’axe Kisangani-Ituri, a été intercepté par des hommes en tenue civile mais lourdement armés, qui ont contraint tous les passagers à descendre avant de les passer à tabac et de les dépouiller de leurs biens. Certains affirment avoir été frappés sans motif, d’autres, notamment des femmes, humiliées publiquement, allant jusqu’à être dénudées.

« Ce n’est pas la population qui est l’ennemi. Un civil qui se déplace dans sa province, dans son pays, et qui présente tous ses documents, après fouille, s’il n’y a aucune preuve d’appartenance à l’ennemi, il n’est ni étranger ni infiltré. Mais déshabiller des femmes, séquestrer et fouetter des gens sans raison, c’est inacceptable », s’indigne l’un des passagers visiblement encore sous le choc.

Les assaillants, identifiés comme appartenant au groupe Wazalendo, justifient leurs actions par la nécessité de sécuriser la ville de Kisangani contre d’éventuelles infiltrations de rebelles. Pourtant, dans les faits, leur présence sur cette route s’apparente davantage à une prise de contrôle illégale du trafic, avec des pratiques dignes des pires milices : fouilles arbitraires, perception d’argent sous la menace, humiliations, violences physiques et verbales.

Un peu plus loin sur le même axe, un second barrage tenu par un autre groupe de ces « combattants patriotes » aurait imposé le même traitement à ces civils désarmés. Le sentiment d’abandon grandit parmi les voyageurs, mais aussi au sein même des équipages de transport, qui dénoncent une situation devenue incontrôlable.

« Armer ainsi nos frères Wazalendo est déjà un danger pour nous, car ils ne savent pas ce qu’ils sont venus faire. Hier encore, des Somaliens ont été attaqués, et ce matin, plusieurs chauffeurs sont venus alerter le lieutenant FARDC qu’ils sont menacés sur cette même route », déclare un membre de l’équipage.

Ces faits alarmants surviennent alors même que, la semaine dernière, le ministre provincial de l’Intérieur et de la sécurité assurait que des mesures étaient en cours d’examen pour encadrer l’action des Wazalendo dans la Tshopo. Des annonces sans effets visibles sur le terrain, au vu de la recrudescence de ces abus.

Les victimes, traumatisées, appellent à un sursaut d’autorité de la part du gouvernement central. Pour elles, la sécurité du territoire ne peut être confiée à des groupes armés non formés, encore moins à des civils instrumentalisés. Elles exigent que les Forces armées de la RDC (FARDC), seules habilitées à assurer la défense nationale, soient dotées de moyens accrus pour restaurer l’ordre, protéger les populations et garantir la libre circulation sur les routes nationales.

Le cri des voyageurs de la RN4 résonne comme un appel au réveil d’un État dont l’autorité semble fondre à mesure que les groupes parallèles s’installent. Jusqu’à quand ?

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