Alors que le procès de l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo dans l’affaire du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo continue d’alimenter les débats, les soutiens politiques à son égard se multiplient, dessinant les contours d’un front commun contre ce que plusieurs voix qualifient d’acharnement judiciaire.
Ce samedi, le sénateur Salomon Kalonda, originaire du Maniema et lui-même ex-détenu dans un dossier controversé, est monté au créneau pour défendre celui qu’il considère comme victime d’un procès politique. « Je m’associe au Président Moïse Katumbi dans sa condamnation du procès politique intenté contre l’Honorable Matata Ponyo », a-t-il déclaré dans un message publié sur ses réseaux sociaux.
L’homme politique n’a pas manqué de rappeler sa propre expérience avec la justice congolaise. « Pour avoir moi-même été indûment victime d’un acharnement judiciaire, je ne cesserai jamais de combattre toute forme d’injustice, d’où qu’elle vienne et quelle que soit la personne concernée », a-t-il insisté.
Moïse Katumbi, leader de l’opposition et président d’Ensemble pour la République, avait déjà tiré à boulets rouges sur les poursuites contre Matata Ponyo, dénonçant ce qu’il qualifie d’« instrumentalisation de la justice à des fins politiques ». Un point de vue que partagent de plus en plus de figures de l’échiquier politique, même parmi les anciens adversaires de l’ancien chef du gouvernement.
Matata Ponyo, quant à lui, continue de clamer son innocence et dénonce un « harcèlement judiciaire ciblé » dont le but serait de l’écarter de la course politique à l’horizon 2028. L’affaire Bukanga Lonzo, du nom d’un ambitieux projet agro-industriel aujourd’hui abandonné, reste au cœur des accusations de détournement de fonds publics.
Mais au-delà du cas personnel de l’ancien Premier ministre, l’enjeu semble aujourd’hui s’élargir à une bataille de principe : celle pour l’indépendance de la justice en République démocratique du Congo. Les prises de position se multiplient, et les voix s’élèvent pour exiger un État de droit véritable, où la justice ne serait plus perçue comme un outil de règlement de comptes politiques.
Un nouveau tournant politique pourrait-il se dessiner à travers ce procès ? Une chose est certaine : l’affaire Matata Ponyo dépasse désormais le simple cadre judiciaire pour devenir un symbole du combat pour l’équité, la démocratie et les libertés fondamentales en RDC.