La polémique enfle en République Démocratique du Congo (RDC) autour de la possible révision de la Constitution. Me Jean-Claude Katende, président de l’Association Africaine de Défense des Droits de l’Homme (ASADHO), s’est fermement opposé à cette initiative, dénonçant une démarche « confuse » et potentiellement dangereuse pour l’avenir démocratique du pays.
Un projet controversé
Dans une déclaration récente, Me Katende a mis en garde contre les conséquences graves qu’entraînerait un tel projet. Selon lui, toute tentative de réviser ou de remplacer la Constitution actuelle soulève des questions conceptuelles majeures. Il affirme que les promoteurs de cette initiative n’ont pas clairement défini leurs intentions, ce qui pourrait créer des divisions inutiles et détourner l’attention des priorités nationales.
Obstacles juridiques insurmontables ?
Katende a rappelé que l’article 219 de la Constitution impose des limites strictes à sa modification, notamment en ce qui concerne des aspects tels que la forme républicaine de l’État ou l’intégrité territoriale. De plus, il a souligné que seules trois circonstances justifieraient une adoption d’une nouvelle Constitution : une transition politique, un coup d’État militaire ou une révolution populaire. « Nous ne sommes dans aucun de ces cas de figure, » a-t-il déclaré, dénonçant une initiative qui manque de base juridique solide.
Un danger pour la souveraineté nationale
Le président de l’ASADHO estime que ce débat pourrait détourner l’attention des vrais défis de la RDC, notamment la lutte contre la pauvreté, le chômage et les inégalités socio-économiques. Il a également exprimé sa crainte que la révision constitutionnelle ne serve de prétexte pour concentrer davantage de pouvoirs entre les mains de l’exécutif, affaiblissant ainsi les acquis démocratiques du pays.
Un appel à la vigilance citoyenne
Dans ce contexte, Me Katende appelle les Congolais à résister et à protéger l’intégrité de la Constitution, véritable socle de la souveraineté nationale. Il plaide pour un débat public rigoureux et transparent, afin d’éviter tout dérapage pouvant compromettre la stabilité du pays.
Un avenir incertain
Les réactions à cette prise de position sont partagées. Si certains saluent la vigilance de Katende, d’autres estiment qu’une révision pourrait être nécessaire pour moderniser les institutions. Quoi qu’il en soit, le débat autour de ce projet risque de redéfinir les dynamiques politiques en RDC dans les mois à venir.
Alors que la nation fait face à de nombreux défis, cette controverse pourrait bien devenir un test crucial pour l’avenir de sa démocratie.