En pleine session de l’Assemblée nationale mardi, le député Vital Kamerhe a pris la parole pour dévoiler des dépassements budgétaires « inconcevables », observés lors de l’examen de la loi sur la reddition des comptes pour l’exercice 2023. Selon Kamerhe, ces excès dépassent l’entendement, en particulier dans la gestion des finances publiques.
450 000 milliards de FC pour une dette non certifiée
Parmi les révélations faites, Kamerhe a souligné que Nicolas Kazadi, alors ministre des Finances, aurait engagé des fonds massifs, soit 450 000 milliards de francs congolais, pour rembourser une dette non certifiée, et cela, par une procédure d’urgence pour 51% de ces paiements. « Comment justifier de telles dépenses sans vérification préalable? », a-t-il questionné. Cette somme astronomique équivaut à 154,640 millions de dollars américains, une valeur d’autant plus inquiétante lorsqu’elle est mise en perspective avec d’autres besoins cruciaux du pays.
Le programme PDL-145T en retrait
Kamerhe a également comparé cette somme avec l’allocation des fonds pour le Programme de Développement Local des 145 Territoires (PDL-145T), l’initiative phare du Président Félix Tshisekedi pour réduire les disparités entre les zones rurales et urbaines. Le programme n’a reçu que 98 000 milliards de francs congolais, soit l’équivalent de 33,677 millions de dollars. « Ce programme reflète la vision du Chef de l’État et devrait être prioritaire, mais il a bénéficié de moins d’un quart des ressources allouées à des dettes non validées », a souligné Kamerhe, suscitant de vives réactions parmi les députés présents.
Des fonds détournés des provinces et ETD
En outre, Kamerhe a dénoncé des « imputations mensongères » des fonds prétendument alloués aux provinces et aux entités territoriales décentralisées (ETD) pendant cette période. Il n’a pas mâché ses mots pour critiquer ce qu’il considère comme un dysfonctionnement grave dans la transparence et la gestion des finances publiques.
Cette intervention de Kamerhe relance le débat sur la reddition de comptes au sein des institutions et soulève des questions fondamentales quant aux priorités budgétaires de l’État.