L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) continue de naviguer dans des eaux tumultueuses. Ce samedi, Déo Bizibu, fraîchement nommé secrétaire général intérimaire du parti, a annoncé la reprise officielle des activités à partir du 7 septembre. Dans un contexte marqué par la contestation interne, Bizibu semble déterminé à imposer sa vision et à remettre le parti sur les rails.
Un programme ambitieux pour un mandat de six mois
Lors d’une session extraordinaire de la Convention démocratique du parti (CDP), Déo Bizibu a dévoilé son programme d’actions pour les six prochains mois. Ce programme, ambitieux et axé sur cinq piliers principaux, vise à améliorer la gouvernance interne, à soutenir les initiatives du chef de l’État, à assurer le financement du parti, à relancer l’école du parti et à renforcer la diplomatie partisane. Parmi les premières mesures qu’il entend mettre en œuvre figurent l’identification des actifs du parti, la fin du dédoublement des organes de base, et l’attribution de sièges aux quatre fédérations de Kinshasa.
En outre, Bizibu a insisté sur l’importance du paiement régulier des cotisations par les membres du parti occupant des fonctions publiques. Il a également exhorté la justice à sanctionner fermement tout détournement de fonds publics, sans complaisance. « Pour atteindre nos objectifs dans ce délai court, nous devons tous nous serrer les coudes », a-t-il déclaré, soulignant l’urgence de passer à l’action.
Un obstacle de taille : la résistance d’Augustin Kabuya
Cependant, la tâche s’annonce ardue pour Déo Bizibu. En effet, la permanence du parti à la 10e rue Limete reste sous l’emprise de l’ex-secrétaire général Augustin Kabuya, qui refuse de céder sa place. Kabuya, en désaccord avec la décision de la CDP, rejette la nomination de Bizibu, qu’il considère comme une tentative de « désacraliser » cet organe central du parti.
Malgré les appels à l’unité, le camp de Kabuya persiste dans sa résistance, faisant craindre un nouvel affrontement pour le contrôle de l’UDPS. La question du leadership au sein du parti reste donc en suspens, et la transition vers la nouvelle direction pourrait être plus tumultueuse que prévu.
Vers un bras de fer inévitable ?
Face à cette opposition, Déo Bizibu ne semble pas prêt à reculer. Bien qu’il ait lancé un appel au rassemblement, il a laissé entendre qu’il pourrait prendre des mesures plus fermes pour asseoir son autorité et mettre en œuvre son programme. « Je vous invite à faire route avec moi ce samedi 7 septembre. Faisons corps et âme pour la réussite de notre mission », a-t-il lancé à son équipe et aux membres de l’UDPS.
Reste à savoir si Bizibu parviendra à imposer son leadership ou si ce bras de fer avec Augustin Kabuya plongera davantage l’UDPS dans une crise interne. Une chose est certaine : les prochaines semaines seront déterminantes pour l’avenir du parti au pouvoir en RDC.